jeudi 17 juin 2010

L'égalité des sexes en Norvège

Aujourd'hui, je fais un retour dans le passé avec ce post sur la Norvège où j'ai vécu de 1999 à 2002. C'est un magnifique pays où les relations hommes-femmes sont beaucoup plus égalitaires que dans le sud de l'Europe.

La première chose qui m’a frappée lors de mon arrivée en Scandinavie et plus particulièrement en Norvège, ce sont les relations d’égalité qui existent entre les deux sexes. La Norvège apparaît alors de premier abord comme un petit paradis où les hommes et les femmes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs tant aux niveaux professionnel que familial. Tous les emplois sont ouverts à la fois aux hommes et aux femmes. Si dans certains secteurs, les femmes sont privilégiées parce qu’elles y sont peu représentées, la situation inverse existe aussi. Par exemple, l’Etat privilégie les candidats masculins aux postes d’assistant ou d’instituteur dans les écoles maternelles parce qu’ils y sont peu présents.
Un domaine où cette égalité transparaît avec force est celui de la politique. La Norvège s’inscrit dans une longue tradition en la matière, notamment depuis le « gouvernement des femmes » de Gro Harlem Brundtland en 1986. La représentation des femmes y était environ de 44% (8 sur 18 ministres). De la même manière, le gouvernement de Jens Stoltenberg (Parti Travailliste) de 2000 à 2001 était composé de huit femmes sur un total de 18 membres. Enfin après un remaniement ministériel en 2007, les femmes sont majoritaires au sein du gouvernement actuel norvégien avec un total de 10 postes occupées par des femmes sur un total de 19. Cette situation tranche donc nettement avec celle de la représentation des femmes en politique en Europe continentale.
Quant à la vie familiale, le partage des tâches est affirmé. L’une des meilleures illustrations est l’organisation du congé parental norvégien : fødselpermisjon. A la naissance de l’enfant, la mère a la possibilité de rester à la maison pour s’occuper du nouveau né soit pendant 42 semaines avec son salaire complet soit 52 semaines avec 80 % de son revenu professionnel. Une seule condition est posée par l’administration : le père doit rester à la maison pendant quatre semaines lors du congé parental. S’il ne l’utilise pas, la fødselpermisjon en sera réduite d’autant. L’objectif de cette mesure était de voir davantage de pères norvégiens se préoccuper de leur progéniture. Ce pari semble réussi puisque de plus en plus de jeunes papas choisissent cette solution. Certains décidant même de partager entièrement ce congé avec leur femme.

Si certains combats restent encore à mener dans le domaine de l’égalité des sexes en Norvège, il est certain qu’une bonne partie du chemin a d’ores et déjà été parcouru. Néanmoins, en observant mes amies norvégiennes j’ai pu remarquer que la conquête et l’obtention de leur droit avaient transformé non seulement leur féminité mais aussi leurs relations avec le sexe opposé. En tant que continentale, j’avais parfois l’impression d’être une extra-terrestre tout simplement parce que j’exprimais ma féminité (attitude vestimentaire, maquillage etc. …). La société norvégienne m’apparaît comme une société unisexe où les signes extérieurs de féminité sont comme refoulés. Les relations entre les hommes et les femmes sont certes plus directes et moins complexes qu’en France mais du même coup tout ce qui vous fait vous sentir femme n’existe pas ou peu. Par exemple, toutes les expressions de galanterie sont inexistantes et si parfois elles le sont, elles risquent d’être mal interprétées tellement l’égalité entre les sexes est ancrée au sein de la société norvégienne. Bien sûr, il s’agit d’impressions et il y aura heureusement des exceptions qui les contrediront. Toutefois cette tendance de la société norvégienne contemporaine pose une question centrale : le féminisme et l’égalité des sexes peuvent-ils à terme remettre en cause la féminité et l’identité féminine ?

Ce texte a aussi été publié sur Femmexpat le 26 mai 2009.

Quelles sont les relations hommes-femmes dans votre pays d'expatriation ? Avez-vous ressenti une nette différence par rapport à la France ou à votre pays d'origine ? Faites-nous part de votre expérience.

lundi 14 juin 2010

Enfants et habitudes vestimentaires en été aux Etats-Unis.

Ma fille cadette adore Ariel la petite sirène. C’est donc tout naturellement qu’en ce début d’été à Chicago, elle l’a représentée dans son costume traditionnel : longs cheveux rouges, queue de poisson verte et soutien-gorge violet. Je m’extasie devant l’œuvre fort réaliste de mon Picasso en herbe.

La maîtresse: - Vous avez noté qu’Ariel porte un soutien-gorge !
Moi : Bien sûr, pourquoi n’en aurait-elle pas ??
La maîtresse: Oh vous savez, les enfants dessinent la réalité et ce qu’ils voient. En France, vous n’êtes pas tous tout nu sur les plages ?
Moi : ???????????

En cette période estivale, où l’on fréquente à nouveau les plages, les piscines, les squares et les parcs aux Etats-Unis, voici quelques conseils pour ceux et celles nouvellement arrivés avec leurs enfants au pays de l’oncle Sam … afin de ne pas passer pour un(e) exhibitionniste !
  • A la piscine ou à la plage :
- Ne laissez jamais votre bébé ou jeune enfant nu même pour quelques secondes. Vous pourriez avoir de sérieux problèmes. Pour changer les couches de bébé, faites le toujours à l’ abri des regards.
- Le maillot de bain complet est de rigueur. Si votre choupinette a opté pour le une pièce, alors pas de problème. Si elle a préféré le deux pièces, il faudra qu’elle porte le haut. En France, il est courant de voir des petites filles ne porter que leur culotte de maillot de bain, ici ce n’est pas de coutume. Alors, autant éviter les problèmes et se mettre aux normes locales.
  • Au square, au parc ou à l’école :
Au printemps et en été, le port du short sous la jupe ou sous une robe est fortement recommandé pour les petites filles. D’ailleurs, vous trouverez très souvent en magasin des jupes avec le short intégré. On ne souhaite pas voir leurs sous-vêtements quand elles courent, sautent, font de la balançoire ou du toboggan.

Vous vous demandez pourquoi les américains ont ces habitudes vestimentaires pour les enfants et en particulier les petites filles. Je pense qu'ils agissent ainsi :
- par prévention : cela éviterait de donner de mauvaises idées à des personnes pouvant potentiellement fréquenter la sortie des écoles, les parcs et autres squares.
- pour éviter les moqueries entre enfants (ce que les américains appellent le « teasing »).
- … et par simple puritanisme.
Mais je tiens à relativiser la situation : les Etats-Unis sont un pays plein de contrastes. La preuve, samedi 12 juin en soirée avait lieu à Chicago « The World Naked Bike Ride ». Tout un programme !!
N’en déplaise à la maîtresse de ma fille cadette, nous, on ne fait pas du vélo dans notre plus simple appareil.

Y a-t-il des codes vestimentaires particulier dans votre pays d'expatriation ? Est-ce que cela a un impact sur votre mode de vie quotidien ? Comment le vivez-vous ? Partageons nos expériences, pour mieux vivre notre expatriation.

mardi 8 juin 2010

Enquête sur l'expatriation au féminin

Femmexpat mène actuellement une enquête afin de dresser un panorama sur l'expatriation au féminin.
Ce genre d'enquête est très important pour faire avancer les choses et notamment le statut de la femme expatriée. Cela ne vous prendra que 5 minutes et vous aurez en plus droit à un cadeau : trois mois d'abonnement gratuit à Femmexpat !!
Alors à vos claviers !!!

lundi 7 juin 2010

Apprendre la langue de son pays d'accueil

Lorsque nous avons appris notre départ pour la Norvège en 1999, notre première réaction a été d’aller visiter quelques sites internet norvégiens. Evidemment, nous n’avons pas compris grand chose. J’ai alors pris conscience qu’il fallait que j’apprenne cette langue si je voulais survivre au pays des Vikings.

A la question « Faut-il que j’apprenne la langue de mon future pays d’accueil ? », je réponds 1000 fois oui pour les raisons suivantes :
  • Apprendre la langue du pays d’accueil réduit le sentiment d’isolement.
Il n’y a rien de pire que le premier jour où votre conjoint/e prend le chemin de ses nouvelles fonctions et les enfants celui de l’école. En général, vous vous retrouvez seul(e) en pays inconnu, incapable de communiquer avec les locaux (sauf si bien sûr, vous avez déjà la chance de parler la langue du pays, bien que vous puissiez avoir quelques surprises).
S’inscrire à un cours de langue vous permettra de rencontrer des personnes ayant une problématique similaire à la vôtre (expatriés, étrangers) et soucieux de s’intégrer. Vous vous y ferez sans doute vos premières relations et parfois des amis pour la vie.
  • Apprendre la langue du pays d’accueil est facteur d’autonomie.
Il n’y a rien de pire que de se sentir tributaire des autres pour les moindres tâches de la vie quotidienne. Et pourtant, c’est bien ce qui nous attend quand on débarque dans un nouveau pays. Après quelques semaines de cours, vous serez capable de communiquer avec la caissière, le postier, etc.… Ce sera votre petite revanche. Rien de tel pour vous sentir mieux dans vos baskets et aller de l’avant.
  • Apprendre la langue du pays d’accueil permet de mieux gérer au quotidien les questions interculturelles.
Apprendre une langue, ce n’est pas seulement apprendre à communiquer différemment. C’est aussi intégrer une nouvelle culture, une histoire, des coutumes, etc. … Tout cela vous aidera à mieux vivre votre expatriation au quotidien.
  • Apprendre la langue du pays d’accueil vous rend spécial aux yeux des locaux.
Par votre démarche, vous leur montrez que vous vous intéressez au pays et à sa culture, que vous souhaitez vous intégrer même sur le court terme. En retour, ils s’intéressent à vous, à ce que vous faites et un lien social se tisse. Sans compter la nouvelle compétence que vous pouvez ajouter sur votre CV lors de votre retour sur le marché du travail.

Mais il ne faut pas se leurrer, tout n’est pas parfait. Il y a aussi des limites à l’apprentissage de la langue du pays d’accueil :
  • On n’apprend pas une nouvelle langue dans un claquement de doigts. Il faut souvent bien plus d’une année pour apprendre la langue du pays d’accueil même avec des cours intensifs, beaucoup de bonne volonté et d’investissement. Il n’est pas rare de quitter le pays d’accueil juste au moment où l’on commence à se sentir à l’aise dans « sa » nouvelle langue.
  • Le niveau de connaissance acquis (selon la difficulté de la langue et les facilités de l’apprenant) ne suffit pas toujours pour trouver un emploi sur place (quand le conjoint d’expatrié a le droit de travailler).
  • S’il s’agit d’une langue rare ou peu parlée en dehors du pays d’accueil, il est difficile d’entretenir ses nouvelles connaissances linguistiques une fois que l’on quitte le pays. Avec qui parler le norvégien, une fois que l’on a quitté la Norvège ????
Quelques conseils pratiques :
  • Dès que vous savez que vous partez, commencez à apprendre la langue de votre futur pays d’accueil. Toutes les méthodes sont bonnes (en ligne, seul ou en groupe), l’essentiel étant de lancer le processus d’apprentissage pour limiter le choc culturel et linguistique à l’arrivée.
  • Une fois sur place, inscrivez-vous à un cours de préférence en groupe. Consacrez-y beaucoup de temps au début et une fois en confiance espacer les cours pour privilégier l’apprentissage par l’action quotidienne.
  • Ne vous découragez pas ! Les débuts seront difficiles comme pour tout type d’apprentissage. Mais gardez à l’esprit que l’immersion est la meilleure méthode pour apprendre une nouvelle langue vivante.
  • Surtout ne faites pas l’erreur de ne pas apprendre la langue de votre pays d’accueil parce qu’elle n’est pas parlée en dehors des frontières de celui-ci. Pensez que cela vous servira au moins sur le court terme à vous sentir plus à l’aise et que cela vous fera travailler les méninges. Apprendre n’est jamais inutile.
Enfin, voici quelques liens pour apprendre ou se perfectionner en allemand, anglais et espagnol.

Et vous, avez-vous appris ou non la langue de votre pays d'accueil ? Dites-nous pourquoi ? En quoi cela vous a-t-il aidé ou au contraire desservi ? Faites-nous part de votre expérience.
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