lundi 21 octobre 2013

Critique de livre : Une saison japonaise de Nathalie Desormeaux

Une Saison Japonaise de Nathalie Desormaux
A la fin des années 70, Sophie, une jeune cadre trentenaire, apprend que son compagnon a accepté un contrat au Japon. Elle se fait alors rapidement embaucher pour auditer une filiale japonaise d’une grande marque de vêtements à Tokyo. Mais, rien ne se passe aussi facilement qu’elle l’espérait. Elle se retrouve seule non seulement au bureau mais aussi « à la maison » pour décoder son nouvel environnement. 

Grâce à un travail pertinent de l’auteur dans la construction de son personnage principal, le lecteur décode facilement les sentiments ambivalents et l’état d’esprit de Sophie. En effet, sans vraiment s’en rendre compte, elle passe par toutes les étapes du choc culturel : la phase lune de miel est de courte durée voire quasiment absente chez elle, la phase critique est omniprésente dans tout le livre (ressentiment à l’égard de Pierre, incompréhension culturelle), puis la phase d’ajustement grâce notamment à Hélène, son interprète, puis celle d’adaptation qui est amorcée a la fin du livre. La phrase finale étant « Je crois qu’en fait j’aime beaucoup cette maison » alors que tout au long du livre elle ne la supporte pas. 

J’ai aussi beaucoup apprécié la découverte du Japon – un pays que je ne connais absolument pas, ou plutôt pas encore … – à travers le regard de Sophie et cela m’a vraiment donné envie d’y aller (en touriste, soyons clairs). On sent que Nathalie Desormaux aime ce pays car les descriptions fines et détaillées sont magnifiquement bien écrites.

Malgré quelques longueurs à la fin du livre (j’avoue avoir sauté quelques pages !), j’ai trouvé ce roman très agréable à lire et beaucoup de jeunes femmes expatriées salariées pourront s’y retrouver, d’autant plus si elles travaillent dans un contexte asiatique. 

Néanmoins (et c’est un aspect mineur du livre), je trouve que l’auteur fait une description assez manichéenne des femmes expatriées, en mettant d’un côté celles qui travaillent – les businesswomen – et les oisives –incarnée par le personnage de Florence Maurois – qui occupent leurs journées à chercher des denrées alimentaires rares ou des éléments de décoration intérieure. A sa décharge, l’auteur situe son roman à la fin des années 70 bien que cela ne soit mentionné clairement qu’en quatrième de couverture. Mais finalement, à bien y regarder, les choses ont-elles vraiment beaucoup changé dans le monde de l’expatriation du point de vue des femmes ? Je trouve malheureusement que l’image très « années 50 » de la femme expatriée de ce côté-ci du monde est plutôt prégnante. Mais je m’éloigne …

Au final, je recommande la lecture de ce roman, qui pour tout dire m’a agréablement surpris. 

Une Saison Japonaise de Nathalie Desormeaux, aux Editions Hélène Jacob est disponible en version brochée et au format Kindle sur Amazon.fr.

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