Aujourd’hui, une "critique de livre" d’un genre différent pour un petit bijou littéraire.
En juin 2013, j’ai lu un livre absolument superbe que je vous recommande vivement. Il s’agit de Une odeur de gingembre d’Oswald Wynd. Au cours de ma lecture, j’ai relevé dans mon carnet de notes de l’époque des extraits de ce roman qui m’ont interpellé et qui font particulièrement sens pour toute personne qui s’expatrie. Je les ai retrouvées aujourd’hui et je ne peux m’empêcher de les partager avec vous.
Mais tout d’abord voici le texte de la quatrième de couverture pour vous mettre l’eau à la bouche et mieux comprendre le contexte de ce roman :
« En 1903, Mary Mackenzie embarque pour la Chine où elle doit épouser Richard Collinsgsworth, l'attaché militaire britannique auquel elle a été promise. Fascinée par la vie de Pékin au lendemain de la Révolte des Boxers, Mary affiche une curiosité d'esprit rapidement désapprouvée par la communauté des Européens. Une liaison avec un officier japonais dont elle attend un enfant la mettra définitivement au ban de la société. Rejetée par son mari, Mary fuira au Japon dans des conditions dramatiques. À travers son journal intime, entrecoupé des lettres qu'elle adresse à sa mère restée au pays ou à sa meilleure amie, l'on découvre le passionnant récit de sa survie dans une culture totalement étrangère, à laquelle elle réussira à s'intégrer grâce à son courage et à son intelligence. Par la richesse psychologique de son héroïne, l'originalité profonde de son intrigue, sa facture moderne et très maîtrisée, Une odeur de gingembre est un roman hors norme. »
Voici les extraits que j’ai relevés au cours de ma lecture :
Page 44
« Voyager semble faire plus que mettre une simple distance entre votre famille et vous, et augmente le nombre de choses dont vous ne pouvez pas leur parler de peur de les choquer, alors que vous les avez vues et que vous y avez réfléchi. Cela est attristant. »
Je n’aurai pas pu le dire mieux.
Page 53
« Tous les bâtiments que je vois de ma fenêtre sont européens et à part les pousse-pousse et ces chinois que l’on voit dans les rues, je n’ai pas du tout l’impression d’être en Orient. »
C’est tellement vrai et toujours vrai, surtout le quartier où j’habite à Shanghai.
Page 64
« Il m’arrive la nuit de me sentir si isolée dans mes pensées (…). Il est possible que ce genre de réflexion soient habituelles à ceux qui voyagent, qui n’ont pas leur environnement normal et dont toutes les possessions sont réduites à une malle et deux caisses ».
Page 224
« Je crois bien que ne réussissent vraiment dans la vie que les gens à qui il n’arrive rien, et qui planifient leurs jours comme la trajectoire d’un bateau sur une carte, sans jamais quitter leur boussole des yeux. »
Je ne suis pas vraiment d’accord avec ce que l’auteur fait dire à son personnage. Lorsque l’on vit à l’étranger, il faut savoir saisir les opportunités quand elles se présentent et le personnage de Mary en est un très bel exemple.
Ce roman écrit en 1977 est d’une grande modernité. Un livre à lire absolument si vous êtes expatriée en Asie de l’Est, notamment en Chine ou au Japon.
Et vous, qu'en pensez-vous ? Partageons notre expérience pour mieux vivre notre expatriation.
Je suis d'accord, c'est un très beau livre (!) qui a beaucoup de résonance lorsque l'on est expatrié...
RépondreSupprimerOn réalise aussi une fois de plus combien nous avons de la chance d'avoir toutes ces nouvelles technologies, ces voyages relativement faciles pour aller à l'autre bout de la terre...
Quelle leçon de courage que ces histoires de changement de vie et de culture à ces époques finalement pas si lointaines...
C'est une belle histoire, mais très dure !
J'ai fermé le livre à la dernière page avec une grosse boule dans le ventre et les larmes aux yeux.
C'est très bien écrit, on a envie de croire que cette histoire a vraiment eu lieu...
Merci de me l'avoir remis en mémoire...
Je crois que je vais le relire. :-)
Bonjour MomanPoule, merci pour ce commentaire qui encore une fois (decidement vous devenez une experte) complete parfaitement mes propos.
SupprimerOui, je crois que je n'aurais pas aime vivre l'expatriation a cette epoque. Partir signifiait parfois ne pas revenir ... du tout. C'est le cas par exemple du personnage qui est le chaperon de Mary au tout debut du livre.
Je ne peux qu'en remettre une couche : c'est une livr superbement ecrit, qui donne a reflechir et met les choses en perspective comme vous le dites si bien. Quand je pense aux expats de l'epoque, je me dit que j'ai une chance inouie !
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RépondreSupprimerBonjour
RépondreSupprimerJe viens de finir un livre, et j'ai bien pensé à vous…
“La dernière fugitive” de Tracy Chevalier aux éditions Quai Voltaire.
Je me permet donc de vous laisser un petit mot à ce sujet.
Je trouve que le titre n'est absolument pas représentatif de l'histoire.
Et il vaut mieux éviter de lire le résumé qui gâche la moitié du livre.
Mais... Mais !
Voici de nouveau un livre sur l'expatriation !
Une jeune anglaise part pour les Etats Unis vers 1850
Elle est confronté au choc des cultures
et aux difficultés de l'expatriation de cette époque.
De nouveaux : vive les nouvelles technologies !
Ce n'est pas l'unique thème de ce roman,
mais j'ai pensé que cela pourrait peut être vous plaire…. (?)
En tout cas, voici une phrase du livre:
“Je suis en train d'apprendre la différence entre fuir quelque chose et fuir vers quelque chose.”
Allez, bonne lecture !
Bonjour MomanPoule,
Supprimermerci beaucoup pour ce conseil de lecture ! A bientot.