samedi 5 novembre 2011

Souvenirs du Sri Lanka : les courses au supermarché


Au printemps 2011, j'ai commencé à relater mes souvenirs du Sri Lanka. Tout doucement mais sûrement, je remonte dans le temps de cette expatriation pas comme les autres (2002-2005). 

Afin de faire mes courses à Colombo, je dois rapidement m’organiser. Pour la conservation des aliments pendant les trajets entre la maison et le supermarché, j’achète une énorme glacière avec des plaques de glaçons. Tout cela à cause de la chaleur étouffante et humide du pays. Il faut aussi partir au bon moment, c’est-à-dire le matin à l’ouverture du supermarché. L’objectif est d’éviter les embouteillages pour que les glaçons fassent encore effet lorsque j’ai fini les courses et qu’il faudra faire le chemin inverse dans les embouteillages. Une fois de retour à la maison, je dois rapidement tout décharger et tout mettre au frais pour éviter qu’il n’y ait une rupture de la chaîne du froid, que les yaourts ne tournent, que le lait ne caille. Nous avons été malades quelques fois. Je me demande encore aujourd’hui comment cela n’a pas été le cas plus souvent. Au rayon viande de mon supermarché « préféré », je n’ose pas prendre autre chose que du poulet et des saucisses. Le poulet est congelé, j’en suis certaine, car les morceaux bien qu’emballés sont durs comme de la pierre. J’ai toujours la crainte qu’ils ne soient recongelés par mégarde alors que pendant le trajet, ils ont eu le temps de décongeler.

Je trouve presque de tout dans mon petit supermarché. Quand je dis « presque tout », je ne parle que de nourriture et de produits ménagers. Il est situé assez loin de chez moi mais c’est un des rares supermarchés où je peux trouver des produits qui correspondent à ce que je connais tout en répondant à un minimum d’hygiène. Et puis, on y trouve aussi régulièrement des marques de produits alimentaires français, américains et européens. Par conséquent, j’y croise aussi souvent des membres de la communauté expatriée.

Ce supermarché ne ressemble pas à nos supermarchés français où l’on trouve absolument tout, de la parapharmacie aux vêtements en passant par les rayons boucherie, poissonnerie, pâtisserie, j’en passe et des meilleures. C’est plutôt une superette aux allées étroites et peu lumineuses, avec de petits caddies, cinq caisses mais seulement deux de constamment ouvertes. La superette est divisée en deux parties. D’un côté, les produits frais dans une partie surélevée par quelques marches. De l’autre côté des caisses, tous les produits secs. Je commence généralement ma tournée par cette partie et termine par les produits frais. Le rayon légumes d’abord sur la gauche en entrant, le rayon charcuterie – viande au milieu et suivi par un mini rayon poissonnerie peu fréquenté non seulement par la clientèle mais aussi par le personnel. Enfin, à gauche, le rayon laitier très prisé par les expats locaux. De temps en temps, il y a des yaourts Yoplait, un petit moment de plaisir et de fraîcheur. Il arrive même qu’il y ait des yaourts Yoplait pour bébé. Alors là, c’est à la fois l’effervescence et le téléphone arabe. Toutes les mères expat s’agitent devant le rayon et sortent leur portable pour téléphoner aux copines : « Il faut absolument que tu viennes ! Ils ont des Yoplait pour bébé. Je t’en achète combien de pack ? » J’imagine alors le bébé en train de manger quatre fois par jour des yaourts avant la date de péremption. Il faut en profiter tant qu’il y en a, car cela ne va pas durer. J’avoue que moi aussi je succombe devant certains produits parfois rares ou régulièrement en rupture de stock. Mon objet de prédilection : les couches Pampers, car les couches culottes locales bien qu’utiles ont occasionné des débordements massifs et réguliers en tout genre. Pas la peine de faire un dessin. Alors, quand il y en a, j’en prends plusieurs gros paquets toutes les semaines. Je stocke. 

6 commentaires:

  1. Cette expérience me rappelle la mienne dans un grand pays qui a longtemps souffert d'embargo et dont les importations de biens de consommation n'ont repris qu'en mars 2003. Autant dire que nous avions les mêmes réflexes de stockage... Certains rentraient même de leurs pérégrinations à l'étranger avec des denrées alimentaires dans la valise -;)
    Personnellement ce que j'ai retenu de cela, c'est que nous avions beaucoup de chances en Europe, voire trop... Ne croulons-nous pas un peu trop sous tous ces choix et toutes ces marques ? Quelle étrange sensation que de se retrouver ensuite devant les rayons ultra-remplis de produits laitiers des grandes surfaces francaises ... On se sent alors perdu, incapable de s'y retrouver au milieu de toutes ses marques, de tous ses parfums... Et finalement, on se dit qu'un bon yaourth nature tout simple nous contentera -;)

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  2. Tout à fait d'accord ! 9 années d'expatriation en Chine et au Maroc m'ont confortée dans l'idée que nous sommes trop gâtés en Europe... D'ailleurs, ne va t-on pas devoir en payer le prix ?

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  3. Bonjour
    @Anonyme 1: je suis tout a fait d'accord avec vous. Lors de mon retour en France apres ces trois annees a Colombo, j'etais perdu dans le mega centre Leclerc ou je faisais mes courses. Le rayon produit laitier est celui qui m'a le plus impressionne. Autant de marque, autant de choix, cela me donnait le tourni et finalement j'achetais un bon vieux pack de quatre yaourts La Laitiere parce que c'etait les seuls que je connaissais et que j'etais certaine de manger. Il m'a fallu du temps pour reprendre mes marques (sans faire de mauvais jeu de mot)dans notre societe de consommation mais avec du recul du fait de cette experience.
    Merci pour votre commentaire et a bientot sur ce blog.

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  4. Bonjour Anonyme 2: Idem. Ce week-end, nous avons regarde en famille le film "Babies" qui suit quatre bebes de la naissance aux premiers pas, un en Afrique, un au Japon, un en Mongolie, un aux Etats-Unis. C'etait amusant de les voir evoluer de la meme maniere mais dans des environnements tres differents. L'aspect consumeriste entourant les bebes americains et japonais etait vraiment flagrant en comparaison aux deux autres nourissons. Cela nous a inspire exactement le meme genre de remarques : nous avons trop, nous sommes trop pourris gates dans nos societes occidentales.

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  5. J'attendais avec impatience la suite des aventures Sri Lankaises! Je ne suis pas decue.
    Ca m'avait bien l'air d'un marathon ces courses..!
    Pour les produits francais je comprends, des que je degotte quelque chose qui me rapelle la maison, je stocke!
    Bonne semaine!

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  6. Merci Marie pour ton commentaire. Ouep, c'tait quelque chose mais on s'habitue a tout !

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