Voici mes dix mots clefs de conjointe accompagnatrice multi-expatriée qui définissent la réalité de mon quotidien.
1- Blog
Mon blog a été un élément essentiel de mon bien-être à l’étranger. D’ailleurs ce n’est pas pour rien si je blogue depuis bientôt cinq ans, ce qui sur l’échelle du blogging n’est pas rien, car la durée de vie moyenne d’un blog est de 3 à 6 mois.
Vous vous demandez, ce que bloguer m’a apporté ? C’est un sujet de billet en soi dont j’ai déjà parlé par ailleurs, mais pour résumer bloguer en expatriation permet de se donner une routine, de développer des compétences professionnelles en communication, en marketing et webmarketing, de dégager du temps pour soi, de se donner des objectifs personnels et professionnels, de rencontrer de nouvelles personnes localement et globalement, de partager ses découvertes, etc … Mais un des principaux avantages du blogging est sa portabilité. Quand on est multi-expat, c’est plutôt important, non ?
2- Créativité
Dans l’imaginaire collectif, femme + expatriation + créativité = peinture sur soie, céramique et noeuds chinois. Sauf que je trouve cette conception un peu années 50 et que créativité ne rime pas qu’avec macramé ! Mais ne vous méprenez pas, je n’ai rien contre les activités Do It Yourself. Simplement, je trouve que cette vision de la conjointe accompagnatrice est très réductrice et renvoie la femme expat à ses fourneaux, si je puis dire … Selon moi, la créativité signifie bien plus que cela. C’est aussi trouver des solutions originales à ses difficultés. C’est penser en dehors du cadre que la société nous impose, c’est sortir de sa zone de confort pour régler ses problèmes, c’est retourner une situation défavorable ou inconfortable en sa faveur. Et vivre dans un contexte d’expatriation récurrente nous oblige à développer ce type de créativité. D’ailleurs une étude scientifique très sérieuse l’a démontré et je ne suis pas surprise par de telles conclusions.
3- Distance / Décalage
En expatriation, elle est toujours là, la distance. Elle est d’abord physique : on a mis des milliers de km entre soi et les siens. Elle est aussi symbolique et le mot distance devient décalage. On est en décalage avec son nouvel environnement culturel, avec sa famille et ses amis restés au pays, avec son conjoint qui est aspiré par son activité professionnelle, avec ses enfants qui telles des éponges se fondent à vitesse grand V dans la culture locale oubliant leurs racines, les vôtres.
4- Doute
Ce mot va de paire avec le précédent. Ils fonctionnent un peu comme les personnages de Dupont et Dupond dans Tintin. Après le décalage, le doute vous prend à la gorge mais grâce à la créativité (voir plus haut) qui est en chacune de nous, on lui tord le cou ! Et on passe à l’étape suivante.
5- Écriture
Tout comme le blogging, l’écriture (créative et non-fictionnelle) a été un élément facilitateur dans mon quotidien de conjointe accompagnatrice multi-expatriée. Cette activité d’abord très personnelle est devenue mon activité professionnelle avec la création de Writer Forever. Elle est devenue mon fil d’Ariane dans un contexte de mobilité récurrente et m’a apporté une stabilité professionnelle et émotionnelle au quotidien. L’écriture m’a permis de réduire la distance physique, les décalages symboliques et de limiter le doute.
6- Flexibilité
Elle fait partie du quotidien de toutes les femmes. Mais en expatriation, je trouve qu’elle prend une autre dimension, comme si on passait en 3D ! D’ailleurs, c’est un danger car cela peut nous amener à accepter des activités ou des situations qu’au fond de nous on ne souhaite pas. Alors, oui à la flexibilité mais pas trop non plus.
7- Humeur
Elle peut être très variable en expatriation et elle est intrinsèquement liée à ce fameux choc culturel qui peut nous jouer des tours. Lorsqu’on est multi-expatrié, il faut apprendre à surfer sur la fameuse courbe en U du choc culturel qui se répète au gré des déménagements internationaux.
8- Résilience
D’après mon dictionnaire, la résilience est l’ « aptitude à faire face avec succès à une situation représentant un stress intense en raison de sa nocivité ou du risque qu'elle représente, ainsi qu'à se ressaisir, à s'adapter et à réussir à vivre et à se développer positivement en dépit de ces circonstances défavorables ». D’abord utilisé en physique des matériaux pour la résistance aux chocs, ce terme s’emploie désormais aussi en psychologie. Sa définition correspond particulièrement bien à ce par quoi passe les expatriés et les multi-expatriés lors de l’étape de la transition culturelle. Tout cela pour dire qu’il y a de l’espoir : l’être humain s’adapte à toutes les situations. C’est ce qui me permet désormais de garder une humeur constante : je sais que je suis résiliente !
9- Solitude
Qu’on le veuille ou non, en expatriation on est toujours plus ou moins seul, notamment au début. Lors de ma première expatriation en Norvège (en couple et sans enfant), je me rappelle avoir passé plusieurs jours d’affilée sans parler à personne, sans comprendre personne … Soit on apprend à vivre avec, soit on trouve des solutions. En ce qui me concerne, je navigue entre les deux et ça me va bien.
10- Travail
Le travail ou l’emploi peut selon les cas être un problème pour les conjoints accompagnateurs expatriés et multi-expatriés. Cela en fut un pour moi pendant longtemps, car je souhaitais continuer à travailler au sens classique du terme. Or cela n’a pas toujours été possible. Je crois qu’au fil du temps la notion même de travail et la conception que j’en avais a énormément évolué. Je n’en ai sans doute plus une définition classique, ce qui m’a d’ailleurs amené à créer une activité portable et pérenne conciliable avec mon mode de vie. Ce qui est énervant au quotidien, c’est la vision qu’on les autres de votre activité. Car il ne faut pas se voiler la face, la plupart de mes interlocuteurs actifs (salariés) pensent que je ne travaille pas (traduction : que je n’en fous pas une, que j’ai trop de la chance de me la couler douce). Sauf que …, c’est tout le contraire !
Voilà, c’était mes 10 mots clefs de conjointe accompagnatrice multi-expatriée. Et vous, quels sont les vôtres ? N’hésitez pas à m’en faire part dans les commentaires.
Partageons nos expériences pour mieux vivre notre expatriation.
Je suis complètement d'accord avec ce que vous écrivez dans cet article, et je me reconnais parfaitement là dedans ! Expatriée à Dakar depuis 6 mois avec mon conjoint, pas toujours facile de lancer son activité en ligne, et parfois un peu énervée des remarques du genre "ah, mais t'as un travail toi ?", ou "oh, la chance, t'es en vacances toute l'année"... non non, je suis juste indépendante et je travaille à mon compte. Bon courage en tout cas pour ces multi expatriations, cela ne doit pas être toujours très facile. Bonne continuation.
RépondreSupprimerPauline, de Nouvelles de Dakar (nouvellesdedakar.com)
Merci Pauline B. pour votre commentaire. Bravo pour votre projet de magazine en ligne. Pour le reste, je crois qu'il faut simplement faire le tri : en d'autres termes, éliminer les personnes "polluantes" qui font le genre de remarques que vous mentionnez, et s'entourer de personnes qui sont sur la même longueur d'ondes que vous et qui donc souvent travaillent comme vous le faites, c'est-à-dire de manière indépendante.
SupprimerMerci et à très bientôt sur Expat Forever !
Véronique
Très bon article qui parle forcément beaucoup aux conjointes accompagnatrices! Bravo!
RépondreSupprimerMerci Optim Expat pour votre commentaire. Cela fait plaisir.
SupprimerÀ bientôt sur Expat Forever.
Véronique