lundi 21 mai 2012

Les petits bonheurs du quotidien en expatriation


On met parfois du temps à se sentir chez soi en expatriation, dans son pays d’accueil. Mais au bout d’un certain temps, des moments simples de la vie quotidienne en expat vous font comprendre que ça y est, vous êtes installées et bien dans vos baskets. Voici un de ces instants de bonheur simple. 


Le jeudi soir, c’est foot pour Lisa, ma fille ainée. L’entraînement a lieu toutes les semaines au sud de Foster Beach sur les espaces verts coincés entre Lake Shore Drive et le lac Michigan. D’un côté, le ronflement des voitures, de l’autre, les vagues qui viennent s’échouer. D’un côté, la civilisation moderne dans toute sa splendeur, la voiture ; de l’autre la nature dans toute sa beauté et sa puissance … le lac.

Au milieu des enfants jouent au foot. Deux équipes de filles s’affrontent en silence. On n’entend que le bruit des pieds frappant le ballon. Le jeu des garçons est bien différent. Ils se hèlent bruyamment pour avoir la balle, sans parler des coaches qui s’époumonent.

Je suis assise dans ma chaise pliante Sport’s Authority en bonne petite soccer mom que je suis devenue. Je savoure l’instant. Nina, ma fille cadette, joue à mes côtés en chantonnant. En face de moi, des arbres plus que cinquantenaires trônent. Leurs feuilles scintillent sous les rayons du soleil couchant. Quelques filets de lumière traversent les branches. Un délice pour les yeux. Un petit bonheur pour la peau. Un arbre encore plus majestueux attire mon regard. Ses branches sont si longues que certaines effleurent le sol. On dirait une énorme boule verte. Je m’imagine à l’intérieur. Il doit y faire frais. L’ambiance me rappelle à la réalité. Entre les arbres, émergent des tours d’habitation. Un avion passe au-dessus de nos têtes. Il vole bas en direction d’O’Hare. Oui, je suis bien à Chicago.

Les petits bonheurs du quotidien en expatriation

Nina et moi sommes assises l’une à côté de l’autre. Moi dans ma chaise pliante d’adulte, elle dans sa chaise miniature de petite fille. Elle dessine. J’écris. Nos regards se croisent. On se sourit. On est bien là, maintenant, dans l’instant. Tout simplement.

Et vous, quels sont vos petits moments de bonheur en expatriation ? Partageons nos expériences pour mieux vivre notre expatriation

mardi 15 mai 2012

Conjoint expatrié : perte d’identité et présentation de soi


Conjoint expatrié : perte d'identité et présentation de soi

Lors de votre expatriation, avez-vous déjà ressenti ce sentiment bizarre de ne plus vraiment avoir d’identité, de ne plus pouvoir vous définir par rapport à ce que vous êtes ou faites mais uniquement par rapport à votre conjoint ? 

Voici quelques cas de figures dans lesquels vous vous retrouverez sûrement et surtout des solutions pour tourner à votre avantage ce genre de situation. 


Les questions remettant en cause l’identité du conjoint expatrié



  • Vous êtes arrivés depuis un mois à Pétaouchnock et vous participez pour la première fois à une soirée. Un local vous demande ce qui vous amène dans sa charmante ville et vous répondez en souriant : « j’ai suivi mon conjoint pour son travail » parce que c’est tout simplement la réalité. Votre interlocuteur s’en réjouit. S’il est poli, il continuera la conversation en vous demandant classiquement si vous vous y plaisez et pour combien de temps vous allez y vivre. Rarement votre interlocuteur vous demandera alors ce que vous faites dans la vie. Cette situation peut se reproduire plusieurs fois de suite. Vous prenez alors conscience de votre perte d’identité. Vous n’existez qu’à travers le statut de votre conjoint. 
  • Vous êtes arrivés depuis un mois à Pétaouchnock et vous participez pour la première fois à une soirée. Un local vous demande ce que vous faites dans la vie. Vous ne savez pas trop quoi lui répondre : vous ne faites plus rien pour l’instant parce que vous avez suivi votre conjoint en expatriation. Une fois de plus, se pose la question de votre propre identité personnelle et professionnelle. Vous devez la reconstruire et assumez que vous vivez à travers le statut de votre conjoint. 

Les stratégies de présentation du conjoint expatrié


Partir en expatriation en tant que conjoint accompagnateur n’est pas forcément valorisant et l’identité en prend un coup surtout si celle-ci passait principalement par la sphère professionnelle. Deux solutions principales sont envisageables :

  • Avoir posé les bases de son projet personnel et professionnel en amont de son expatriation. 
  • Avoir des stratégies de présentation toutes faites en fonction de la situation et de la question posée. 
Bien sûr, tout cela est plus facile à dire qu’à faire mais l’exercice en vaut la peine. 

A titre d’exemple, voici mes propres stratégies de présentation. Rassurez-vous, je n’y suis pas parvenue du jour au lendemain. 

  • A la question « Qu’est-ce qui vous a amené à Chicago ? », je réponds toujours dans un premier temps le travail de mon conjoint et je m’empresse d’ajouter que j’y ai trouvé mon compte en écrivant des guides sur la ville puisque je suis écrivain et rédactrice indépendante. Il me sera facile d’adapter cette réponse à ma prochaine destination. 
  • A la question « Que faites-vous dans la vie ? », je n’ai plus trop de problèmes pour y répondre puisque j’ai désormais une carrière nomade de rédactrice – écrivain. Il m’a néanmoins fallu du temps pour oser me sentir légitime et me présenter ainsi « naturellement ». Mon projet de livre Finding Your Feet In Chicago qui va bientôt aboutir y a largement contribué. 
Et vous, avez-vous eu ce sentiment de perte d’identité en partant en expatriation ? Quelles sont vos stratégies de présentation en tant que conjoint expatrié ? Partageons nos expériences pour mieux vivre notre expatriation. 

mardi 8 mai 2012

Six bonnes raisons pour tenir un journal intime en expatriation


Journal intime
Source : http://www.freedigitalphotos.net/ 

Lors de votre expatriation, il peut s’avérer très utile de tenir un journal intime, que celui-ci prenne la forme d’un blog ou d’un simple carnet de notes. Cet outil vous sera utile dans le cadre de votre développement personnel à l’étranger. 


Pourquoi tenir un journal intime en expatriation ?


  1. Faire quelque chose pour soi : écrire au quotidien dans le contexte d’une expatriation permet de se réserver du temps et de se détendre, tout simplement. 
  2. Travailler sur soi : le journal intime est un véritable outil de développement personnel. En expatriation, il aide à prendre de la distance par rapport à la tristesse ou la rancœur, des sentiments parfois ressentis dans ce contexte. Tenir un journal intime permet d’avoir une réflexion sur sa nouvelle vie, de lister ses envies profondes et de déterminer ses projets personnels et professionnels. 
  3. Se donner un objectif quotidien : écrire pendant X minutes ou X pages si possible tous les jours à la même heure permet de se donner un cadre, une routine personnelle dans le cadre parfois chaotique des premiers jours et mois d’une expatriation. 
  4. Recueillir des infos pratiques sur son nouvel environnement : cet aspect pratique sera, sur le long terme, une mine d’or pour votre famille et votre entourage. C’est un bon moyen de devenir une personne ressource vers qui l’on se tournera pour avoir les dernières informations. 
  5. Construire des souvenirs de familles : lors des six premiers mois, vous vivrez de nombreuses premières fois seul(e) ou en famille. En les recensant avec de nombreux détails (photos, tickets, carte de visite, etc.), ce sont des archives familiales uniques et de grande valeur que vous élaborez. 
  6. Maintenir le réseau : opter pour un journal intime virtuel permet de tenir informer votre entourage familial et amical d’une manière ludique et unique. 

Journal intime virtuel ou papier ?


Chacun choisira la méthode qui lui conviendra. Cela n’a pas vraiment d’importance. L’essentiel étant la régularité, l’instauration d’une routine. Personnellement, j’utilise aujourd’hui les deux méthodes. 

J’ai commencé à écrire dans des petits carnets de note que j’ai, au fil du temps, appelé « carnet quotidiens d’une maman expat ». Commencés à Sri Lanka, interrompus puis repris à Nantes en 2007, je ne me suis plus vraiment arrêté d’y noter mes humeurs, mes coups de cœur et de blues. Je continue d’y écrire régulièrement ma vie très privée, d’y dessiner et d’y coller des images. Mes carnets quotidiens sont désormais aussi très colorés et très visuels. 

Expat Forever, mon journal intime électronique, est constamment alimenté par les idées, les anecdotes et mes humeurs consignées dans mes carnets quotidiens de femme expatriée. Mais l’inverse est aussi vrai. J’aime la complémentarité de ces deux moyens d’expression.

Au final, tenir un journal intime a été pour moi une manière de surmonter les difficultés de l’expatriation. Les coucher sur le papier était une technique comme une autre pour les affronter et donc trouver des solutions.

Et vous, quelles ont été ou quelles sont vos « techniques » de survie en expatriation ? Partageons nos expériences pour mieux vivre notre expatriation. 

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