dimanche 10 février 2013

De l’importance de dire au revoir …

Quitter Chicago a été difficile. Mais il fallait assurer ce départ pour mieux réussir notre arrivée à Shanghai. Outre les aspects strictement logistiques, j’ai aussi organisé deux soirées, un sleep over, un sleep under et un play date géant. 


En ce qui me concerne, j’ai dit au revoir à mes amies, à mes connaissances mais aussi à tous ceux qui d’une manière ou d’une autre avaient partagé des petits bouts de ma vie quotidienne à Chicago. 

J’ai donc aussi fait mes adieux à :

  • Marisa, la vendeuse de Panera Bread à qui j’ai acheté presque tous les jours ma baguette pendant quatre ans.
  • L’employé du pressing qui me demandait combien de miles j’avais couru dans la semaine.
  • Arnold, le vendeur de Streetwise, posté devant le Walgreen quelle que soit la météo et qui priait pour moi.
  • La gentille vendeuse de chez Body Shop dont j’ignore le nom.
  • Et puis Hector, le gardien de l’immeuble et son sourire indéfectible. 

Je n’ai partagé avec eux que des moments furtifs, mais des instants qui ont structuré peu à peu mes journées, mes semaines et au final tout mon séjour à Chicago. Grâce à ces interactions quotidiennes ou hebdomadaires, ces personnes ont véritablement fait partie de ma vie. Qu’auraient-ils pensé si j’avais disparu du jour au lendemain sans leur dire au revoir ? Peut-être l’auraient-ils mal pris et mal interprété ? Sans doute se seraient-ils vexés et m’en auraient voulu à jamais. 

Dire au revoir est difficile mais c’est un mal nécessaire pour le confort psychologique de tout expatrié. David Pollock et Ruth Van Reken l’explicitent clairement dans leur livre Third Culture Kids : « Dire au revoir aux gens, aux endroits, aux animaux et aux objets d’une manière appropriée est important si l’on ne veut pas avoir de profonds regrets plus tard. » (p 201, ma traduction). 

Et si j’ai pu dire au revoir à un maximum de personnes, mes filles et moi n'avons malheureusement pas eu la possibilité de faire nos adieux à deux personnes qui avaient eu de l’importance dans leur vie scolaire. J’y ai pensé régulièrement pendant tout l’été, ce raté m’empêchant sans doute de tourner la page plus facilement.

Cette semaine, j’ai appris le décès de l’une de ces deux personnes. Mon cœur est lourd. Alors, je lui écris aujourd’hui ce que j’aurais dû lui dire en juin dernier : 

Thank you Miss Mary Ellen for sharing your passion of drama with our kids. Thank you for being a special person in their life. We will always remember your voice. We will miss you.


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