lundi 30 juillet 2012

Mon bilan de quatre ans d’expatriation à Chicago


A quelques jours de mon départ définitif de Chicago, j’ai décidé de dresser le bilan de ces quatre dernières années. Ce séjour aura été riche sur tous les plans. Une expatriation donc plutôt réussie. La preuve …


Mon évolution professionnelle en expatriation 


  • Si la première année a été difficile parce que je n’ai pas trouvé de travail, j’ai finalement su retourner la situation en ma faveur en créant mon activité de rédactrice indépendante et mon site professionnel Writer Forever à la fin de l’année 2009. 
  • Quelques mois plus tard, en avril 2010, je mettais en ligne ce blog me spécialisant ainsi sur un thème d’écriture particulier, l’expatriation.
  • Ce séjour américain m’a permis d’avoir une meilleure approche et une meilleure compréhension de la notion de networking, que ce soit en face à face ou en ligne sur les réseaux sociaux (LinkedIn, Twitter, Facebook). Un bon usage de son réseau est essentiel aux Etats-Unis, mais c’est encore plus vrai quand on est un conjoint d’expatrié, auto-entrepreneur qui plus est. 
  • Enfin, ce séjour se termine avec l’aboutissement d’un projet qui me tenait énormément à cœur, à savoir la publication de mon premier livre, Finding Your Feet In Chicago – The essential guide for expat families, aux éditions Summertime Publishing. Il sera publié cet été en version papier et électronique (Kindle Edition). J’en assurerai la promotion à distance et donc principalement en ligne. Ce livre m’a permis de renforcer mes compétences rédactionnelles et linguistiques et de prouver que je pouvais mener à bien un projet de longue haleine.

Finding Your Feet in Chicago est disponible sur Amazon.com, Amazon.co.uk, Amazon.fr

Mon évolution personnelle en expatriation


  • En choisissant de mettre mes deux filles dans une école américaine, je n’ai pas forcément choisi le plus simple pour elles et pour moi, surtout au début de notre séjour. Mais cette décision a réellement permis notre intégration au sein de la communauté locale américaine et une meilleure compréhension de celle-ci. Et puis, on s’est fait des amis pour la vie. 
  • Cette expatriation m’a aussi permis de m’affirmer. Un séjour comme celui-ci permet, notamment pour le conjoint accompagnateur, de se recentrer sur soi : qu’est-ce qui me motive ? De quoi ai-je réellement envie ? Qu’est-ce que j’ai envie de faire de ma vie ? etc… Je mets plus en adéquation mon système de valeurs avec mon mode de vie. Concrètement, par exemple, je suis devenue végétarienne ! Pas facile au pays du burger et du BBQ !
  • Enfin, je deviens de plus en plus indépendante et autonome, c’est sans doute un effet inversement proportionnel dû au fait qu’après tout je ne suis qu’un « conjoint suiveur » comme on me le rappelle de temps en temps ...


Et vous, quel bilan faite-vous de votre expatriation ? Qu’en retirez-vous sur un plan professionnel et/ou personnel ? Partageons notre expérience pour mieux vivre notre expatriation.

lundi 23 juillet 2012

Quel système scolaire choisir lors d’une expatriation aux USA ?


Si vous avez pour projet de vous expatrier en famille aux Etats-Unis, vous vous posez certainement la question suivante : « Dois-je choisir une école américaine ou une école française aux Etats-Unis pour mes enfants ? » Évidemment, tout va dépendre de l’offre présente dans votre ville d’accueil. Néanmoins, si vous avez le choix entre ces deux options, il n’est alors pas facile de prendre une décision. Pour vous aider, voici quelques critères à prendre en considération avant de sauter le pas. 

L’âge de l’enfant expatrié


S’il n’y a pas d’âge précis pour qu’un enfant soit scolarisé dans un système scolaire ou dans un autre, il faut avant tout prendre en considération les besoins et la personnalité de l’enfant. S’adapte-t-il facilement ? A-t-il des facilités ou au contraire des difficultés d’apprentissage ? Ces questions sont importantes surtout si vous avez des enfants à l’école primaire. Je pense en effet qu’il est plus facile de scolariser un jeune enfant (avant 6 ans) dans le système scolaire local. Bien qu’il soit difficile de généraliser. Chaque enfant étant différent, le système local peut fonctionner pour votre aîné mais pas forcément pour votre cadet. Pas facile d’être un parent, encore moins d’être un parent expatrié !

Un choix stratégique : l’apprentissage de l’anglais en immersion totale


Je ne vais surprendre personne en disant qu’apprendre une seconde langue vivante à un jeune âge et en l’occurrence l’anglais est un avantage certain pour l’avenir académique de votre enfant. De fait, choisir une école locale, privée ou publique, permettra d’accélérer le processus et une immersion immédiate dans la culture locale. Certes, cela nécessitera des ajustements sur le long terme, notamment pour maintenir la pratique du français dans la vie quotidienne de votre enfant
C’est le choix que nous avons fait pour nos deux filles lors de notre séjour américain. Pour nous, il s’agissait clairement d’une opportunité unique à ne pas manquer puisque nous savions que notre séjour aux Etats-Unis serait limité dans le temps. A la rentrée prochaine, elles intègreront une école française à l’étranger et resteront désormais dans le système éducatif français*. 

La durée de votre séjour américain


Connaître la durée de votre expatriation est un critère essentiel par rapport à ce type de décision. Et il faut bien le reconnaître, il y a très souvent une incertitude qui plane autour de la durée d’une expatriation : on peut très bien partir pour une mission de 18 mois et cinq ans plus tard toujours être là (la situation inverse est aussi possible). Sachez néanmoins, qu’un séjour court peut être une belle opportunité pour votre enfant de s’immerger dans une nouvelle culture en l’inscrivant dans une école locale, surtout s’il est relativement jeune. A l’inverse, s’il y a une forte incertitude autour de la durée de votre contrat, choisir une école française sera pour votre enfant un gage de continuité dans un contexte de changement fort. 

Dans le cadre de ce que j’appelle des expatriations récurrentes (un nouveau pays tous les trois ou cinq ans), le mieux est de choisir un système éducatif et d’éviter d’en changer à chaque nouvelle expat, dans la mesure du possible. N’oubliez pas que l’école et donc le système scolaire choisi peut devenir le seul fil directeur de la vie quotidienne de vos enfants, leur seul point d’ancrage avec la famille proche. 

Si vous projetez de venir vous installer à Chicago et que vous hésitez sur le choix de l’école, je vous conseille la lecture de mon livre Finding Your Feet In Chicago – The essential guide for expat families, publié aux éditions Summertime, et disponible sur tous les sites d'Amazon. 

Et vous, quel choix scolaire avez-vous fait lors de votre expatriation ? Pour quelles raisons ? Partageons nos expériences pour mieux vivre notre expatriation. 

*Nos filles ne sont restées finalement qu'un an dans le système français à Shanghai, en Chine. Après un an au lycée français, nous les avons inscrites dans une école internationale au curriculum britannique (Dulwich College Shanghai) et nous ne l'avons jamais regretté.

Dernière mise à jour de cet article, le 22 juin 2015.

Crédit Photo : Free Digital Photos

lundi 16 juillet 2012

L’année de transition en expatriation


Transition et changement en expatriation

L’année de transition en expatriation n’a rien à voir ni avec l’année civile ni avec l’année scolaire. C’est une période mouvante dans le temps, qui n’a pas de limites clairement fixées. Elle varie en fonction des personnes et du pays d’accueil. A chacun/chacune de la repérer dans son espace-temps, pour mieux gérer son bien-être en expatriation. 


Après 13 années d’expatriation récurrente, je délimite dans le temps et caractérise cette année transitionnelle en sept étapes du point de vue du conjoint accompagnateur : 

  1. La période de transition commence le jour de l’annonce d’un départ potentiel et en général avec la phrase suivante : « Chéri(e), tu ne devineras jamais ! On me propose un poste à Pétaouchnock-les-bains !! Génial, non ?? »
  2. Elle se poursuit – parfois – par une période de « pleurnichage intensif » de la part du conjoint accompagnateur, c’est la fameuse période de « deuil ». Attention, haute consommation de mouchoirs à prévoir !
  3. Elle continue par la période que j’appelle celle du « grand écart » psychologique, les anglo-saxons parlent de « roller coaster ». D’une part, on est triste de partir, de l’autre on est excité par la nouvelle aventure qui nous attend. Bref, on ne sait plus trop où on en est. 
  4. Vient ensuite la période d’activité intensive : on est pris dans les aspects purement pratiques et logistiques du départ. On a plus vraiment le temps de réfléchir, on est dans l’action pure. 
  5. Une fois notre petite vie mise en cartons, c’est le retour au calme. On réalise alors avec stupeur qu’on a plus de chez soi, que nos seules possessions sont quelques valises et un vieil ordinateur portable. On entre dans la période de nomadisme moderne. 
  6. Enfin, on arrive « là-bas ». Tout est beau et merveilleux. On fait les touristes. C’est la fameuse lune de miel de l’expatrié. Attention, cela ne va pas durer. 
  7. Finalement, on a trouvé à se loger. On déballe, on s’installe, … on râle. On en veut à la terre entière et surtout à son conjoint, qui est à l’origine de tout cela. C’est l’annonce du « presque » retour à la normale ou du début de la fin de phase de transition. 


Si vous vous reconnaissez dans ces propos, rassurez-vous, c’est NOR-MAL ! On en passe tous/toutes par-là, même après 20 ans d’expat.

Et vous, vous en pensez quoi ? Comment se passe ou s’est passé votre année de transition en expatriation ? Dites-moi où vous en êtes ! Partageons nos expériences pour mieux vivre notre expatriation. 

Credit Photo : Free Digital Photos

lundi 9 juillet 2012

Interview avec une femme expatriée auto-entrepreneure à Chicago

Yasmina Slimani (à gauche)

Une fois par mois, Expat Forever vous propose de rencontrer une femme expatriée auto-entrepreneure afin de mieux comprendre la vie au quotidien en expatriation. Ces interviews d'expats démontrent que l’on peut être un conjoint accompagnateur et se réaliser professionnellement. 

Ce mois-ci, j’ai rencontré Yasmina Slimani qui vit à Chicago depuis huit ans. Elle a créé Belle d’Argane. Son concept est simple, efficace et philanthropique : proposer des produits de beauté de qualité tout en permettant le développement personnel de femmes marocaines en milieu rural. Autrement dit, comment joindre l'utile à l'agréable !

Expat Forever: Bonjour Yasmina. D’où es-tu originaire ? 
Yasmina Slimani : Je suis née en France à Epinal dans les Vosges, mais j’ai grandi entre la France et le Maroc. Ma mère est française et mon père est marocain.

EF : Où vis-tu actuellement et depuis combien de temps ? 
YS : Je vis à Chicago depuis 2005.

EF : Est-ce ta première expatriation et quelle en est la raison ? 
YS : Non. Je suis venue aux Etats-Unis pour faire un MBA dans l’Indiana puis j’ai décidé de déménager à Chicago pour y vivre et y travailler.

EF : Peux-tu retracer ton parcours d’expatriée et ton ressenti personnel pour chacun des endroits où tu as vécu jusqu'à maintenant ? 
YS : J’ai grandi à Rabat dans un environnement français et je passais la majorité de mes vacances dans les Vosges. En 2000, j’ai déménagé sur Paris puis en 2004, je suis partie pour West Lafayette dans l’Indiana, et enfin Chicago en 2005. Mon expérience à Paris fut plus difficile, mais je pense que c’est du au fait que la culture parisienne est très différente de celle de la province. Je ne m’y attendais pas. Maintenant, j’adore Paris. En revanche, lors de mon arrivée aux Etats-Unis, j’étais beaucoup plus ouverte, je n’avais pas d’attentes spécifiques. Je me souviens encore des premiers mois, un pur bonheur, même si j’étais en plein milieu des champs de blé dans l’Indiana.

EF: Quelles difficultés as-tu rencontré au début de ton installation aux Etats-Unis ? 
YS : Après mon petit choc culturel à Paris, j’avais décidé de n’avoir aucune attente afin de faciliter mon expatriation aux Etats-Unis et de découvrir au fur et à mesure en gardant un esprit ouvert et positif. En arrivant à West Lafayette dans l’Indiana, je suis passée de Paris à la campagne profonde. Tout était différent mais tout était aussi fait pour faciliter l’adaptation : des américains très accueillants et ouverts d’esprit, beaucoup d’étudiants internationaux, une mini-ville. En revanche, j’étais la seule française dans ma promotion. La principale difficulté fut la langue. Même si mon niveau d’anglais était bon, je me souviens d’avoir souffert de maux de têtes les premières semaines. 
Chicago fut différent. Les seules personnes que je connaissais était mon manager et son assistante. Le plus dur quand on arrive seule dans une nouvelle ville pour y travailler est de se faire des amis. Mes collègues de bureau étaient beaucoup plus âgés et avaient passé toute leur vie à Chicago. Ils avaient donc leur petite vie, leurs amis, leur famille. Les premiers mois ont été assez durs. Pour rencontrer du monde et retrouver aussi mon français que j’avais perdu lors de mon passage dans l’Indiana, j’ai décidé de rejoindre les groupes français de Chicago, ainsi que mon groupe d’anciens élèves de Purdue. Aujourdhui, la majorité de mes amis sont des personnes que j’ai rencontrées par le biais de ces groupes. 

EF : Tu as créé l’entreprise Belle d’Argane. De quoi s’agit-il exactement ? 
YS : Belle d’Argane est une compagnie de produits de beauté naturels issus des traditions de beauté des femmes marocaines auxquelles j’ai voulu rajouter une petite touche française en proposant des produits uniques tels que l’huile d’Argan à la lavande ou le savon noir à la lavande. Nous vendons sur internet, ainsi que dans des spas, des salons de beauté et des boutiques spécialisées.
L’objectif de cette entreprise est aussi d’aider au développement de la femme dans le milieu rural. Belle d’Argane travaille uniquement avec des coopératives féminines dans le sud du Maroc. Une partie des profits de Belle d’Argane sert à l’éducation de ces femmes.

Amber Argan Oil - Belle d'Argane
EF : Pourquoi as-tu décidé de développer un tel projet ? 
YS : Je voulais créer une entreprise qui me permette de créer un pont entre la France, le Maroc et les Etats Unis. J’ai découvert l’huile d’argan lorsque j’étais encore trop jeune pour en apprécier sa qualité. Avant l’un de mes voyages au Maroc, l’une de mes collègues de travail de Chicago m’a demandé de lui ramener de l’huile d’argan. J’étais surprise qu’elle en connaisse son existence. Après plusieurs mois de recherches sur l’huile d’argan et ses avantages, j’ai décidé de repartir dans la région où pousse l’Arganier : la région d’Essaouira-Agadir. Lorsque j’y suis allée en 2000, l’huile d’Argan commençait à peine à être découverte par les Européens. En 2010, lorsque j’y suis retournée avec mes parents, beaucoup de choses avaient changé. La femme marocaine est très timide. Elle n’ose pas regarder dans les yeux. Là, c’était différent. Les marocaines que j’ai rencontrées pouvaient enfin travailler, gagner de l’argent et être indépendantes. Je pouvais ressentir leur fierté dans leur manière de parler et de se tenir. La tête haute, le corps droit, elles regardaient droit dans les yeux les personnes à qui elles parlaient, y compris mon père. Elles étaient fières et heureuses de pouvoir partager leur histoire et leur culture.
A cette occasion, je me suis aussi rappelée que lorsque j’étais lycéenne, mon but était de faire une Ecole de Commerce pour devenir une femme d’affaire. Je voulais réussir pour pouvoir un jour aider les personnes qui n’avaient pas eu les mêmes chances que moi. Travailler avec ces coopératives, aider ces femmes et leur redonner encore plus à travers le système de partage de profit mis en place par Belle d’Argane, ainsi que mon engagement auprès d’elles pour leur apprendre un maximum, tout cela fait sens pour moi. 

Argan Oil - Belle d'Argane
EF : Sur le moyen – long terme, comment souhaites-tu faire évoluer ce projet ?
YS : A l’heure actuelle Belle d’Argane est présente aux Etats-Unis, en France, au Maroc et en Angleterre. Le but est de grandir encore plus et d’être aussi internationale que possible. Belle d’Argane partage surtout les secrets de beauté des femmes marocaines et participe au développement des femmes de cette région. J’espère pouvoir un jour aider d’autres femmes dans d’autres pays et partager leurs secrets de beauté.

EF : D’un point de vue personnel mais aussi professionnel, quels avantages trouves-tu dans la réalisation d’un tel projet ?  
YS : Je dis toujours que Belle d’Argane c’est mon bébé, ma création. Dès que quelqu’un fait un compliment sur les produits, la qualité ou le packaging, je suis fière et heureuse. Les femmes des coopératives donnent tellement. Elles n’ont pas beaucoup, mais donnent tout ce qu’elles peuvent. Autour d’elles je n’ai qu’une envie, réussir pour leur donner plus. 
D’un point de vue professionnel, je me sens épanouie. Je peux enfin créer une culture d’entreprise juste et éthique. Même si ce n’est pas une entreprise à but non lucratif, il y a un but philanthropique. Et puis, j’ai enfin la possibilité d’utiliser au maximum mes connaissances acquises en école de commerce et MBA, ou d’en acquérir des nouvelles. Dans le cadre de mes expériences professionnelles précédentes je sentais que j’avais tellement plus à donner. Je m’ennuyais rapidement, j’étais frustrée. Créer Belle d’Argane m’a permis de mettre en œuvre la majorité de ce que j’ai appris depuis la comptabilité, la finance, la gestion, en passant par le marketing et la création. 

EF : Est-ce que le fait d’être expatriée aux Etats-Unis à jouer un rôle particulier dans la création de ce projet ? Pourquoi ? 
YS : J’ai toujours voulu monter ma propre boîte. Mon père avait sa propre entreprise et pour moi c’était normal soit de reprendre l’affaire soit de monter la mienne. 
Depuis que je suis aux Etats-Unis j’ai eu la chance de rencontrer énormément de personnes qui avaient tout laisser tomber pour poursuivre leur rêve. De plus les gens sont très positifs. Je pense que le fait d’être ici a en effet accéléré ce processus. 

EF: Qu’est-ce que tu apprécies le plus dans ta vie d’expatrié et pourquoi ? 
YS : Pouvoir être moi-même. Je me sens très à l’aise en expatriation. J’aime beaucoup aussi l’entre-aide au sein de la communauté expat. J’ai tendance à rencontrer plus de personnes avec qui j’ai beaucoup de points communs dans la communauté française ou internationale en général. J’ai eu la chance aussi de rencontrer des américains absolument formidables. 

EF : Qu’est-ce que tu détestes le plus dans ce mode de vie et pourquoi ? 
YS : Le plus dur dans l’expatriation est de laisser sa famille et ses amis derrière soi. Quand on arrive dans un nouveau pays, on est loin de ceux qu’on aime et on doit faire beaucoup d’effort pour rencontrer des personnes et se faire de nouveaux amis. Le plus dur est vraiment de devoir tourner la page et se faire une nouvelle vie ailleurs, de découvrir une nouvelle culture. Avec le temps il est souvent plus difficile de changer ses habitudes. Après huit ans aux Etats-Unis, je déménage en septembre en Angleterre. Une nouvelle aventure m’attend, mais j’avoue que j’ai le cœur un peu serré car mes amis sont ici…

EF: Quels conseils donnerais-tu à d’autres femmes expatriées qui souhaitent créer leur propre entreprise ? 
Je pense qu’il y a cinq points à bien garder en tête :
  1. Etre passionnée car lorsqu’on crée sa propre entreprise, les horaires de bureau, c’est terminé. C’est du non-stop. Il faut vraiment aimer ce que l’on fait. Etre à la tête d’une petite entreprise, ça veut aussi dire prendre toutes les décisions. Il n’y a pas de répit de ce point de vue. 
  2. Avoir les fonds nécessaires pour subvenir à ses besoins pendant au moins 24mois. A l’heure actuelle les banques ne prêtent pas beaucoup et encore moins aux toutes nouvelles entreprises. 
  3. Rejoindre des groupes d’entrepreneurs. Aux Etats-Unis, il existe beaucoup de groupes de femmes chef d’entreprise et elles s’entraident énormément. 
  4. Avoir un ou plusieurs « mentor ». Lorsqu’on lance un projet, rien n’est parfait du premier coup. En discutant avec ces personnes, il est possible d’éviter les erreurs qu’elles auront faites auparavant. 
  5. Ecoutez les critiques mais seulement pour être sures que vous avancez dans la bonne direction. Faites la distinction entre les critiques constructives et celles qui ne sont que négatives. 
Merci Yasmina et longue vie à Belle d’Argane.

Pour en savoir plus sur l’entreprise de Yasmina Slimani, regardez cette vidéo sur les produits Belle d’Argane

lundi 2 juillet 2012

Le dilemme de l'expatrié


Pour des raisons à la fois personnelles et professionnelles, j’ai dû faire un aller-retour express en France, à la fin du mois de juin. Je n’ai eu que quelques heures lors d’une fin d’après-midi ensoleillée pour me promener dans le 15ème arrondissement et apprécier un petit bout de Paris. 


Dans le taxi, j’ai admiré Madame la Tour Eiffel, toujours aussi majestueuse, malgré les nuages et le ciel gris. 

La tour Eiffel

Dans les rues, j’ai bavé devant chaque vitrine de boulangerie-pâtisseries.

Petits gâteaux parisiens

Macarons

Je suis tombée bouche bée devant les stands multicolores de fruits et légumes. 

Paniers de légumes

Fruits rouges à volonté

J’avais oublié que les vendeurs de droguerie pouvaient être aussi sympathiques et leurs vitrines, débordant sur le trottoir, aussi colorées. 

La droguerie Stobyz

Bref, pendant une ou deux heures, j’ai fait la touriste dans mon propre pays. Je me suis dit que c’était chouette, la France. Eh oui, il faut parfois la quitter pour l’apprécier et l’aimer. Mais, lorsque j’y vivrai à nouveau pour de bon, est-ce que j’apprécierai toujours autant ? Là est la question ou plutôt le dilemme de l’expatrié. 

Et vous, vous en pensez quoi ? Partageons nos expériences pour mieux vivre notre expatriation. 

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