jeudi 29 avril 2010

La loyauté ambivalente des enfants expatriés envers leur pays d’origine

Lorsque nous sommes arrivés à Chicago il y deux ans, je ne pensais pas que l’attachement de ma fille aînée pour son pays d’accueil, les Etats-Unis, serait si profond et si fort. Elle l’a pourtant démontré à différentes occasions. L’une d’entre elles fut les Jeux Olympiques d’hiver de Vancouver.

Lorsque nous avons commencé à regarder en famille la cérémonie d’ouverture, j’ai remarqué qu'elle attendait avec impatience l’arrivée de SON équipe. A ma grande surprise, SON équipe n’était pas la française mais plutôt l’américaine ! Quand le lendemain, un athlète américain se fit remettre une médaille d’or, elle se leva et commença à chanter la main sur le cœur l’hymne américain (qu’elle connait par cœur car les enfants le chantent tous les matins à l’école). Je lui dis alors : « Quand ce sera un français, il faudra que tu chantes la Marseillaise ! » Elle leva les yeux vers moi et me demanda : « C’est quoi la Marseillaise ? ». J’étais abasourdie. On avait tant souhaité qu’elle soit bien intégrée qu’on en avait oublié les fondamentaux !!! J’ai rapidement répondu à sa question et son père et moi avons entonné la Marseillaise comme s’il s’agissait d’un devoir national de la plus haute importance.

Depuis, je fais plus attention à sa loyauté envers les Etats-Unis. Je lui explique que nous ne sommes pas américains mais français et ce que cela implique pour elle. La semaine précédant « President Day »[1], sa maîtresse a introduit des notions de bases relatives aux institutions américaines. De mon côté, je lui ai expliqué qu’elle ne pouvait pas devenir Président des Etats-Unis parce qu’elle n’était pas une citoyenne américaine. Elle était très déçue. Car il faut bien le dire, Barack Obama est devenu son président et elle ne connait pas Nicolas Sarkozy. Je ne sais pas si cela a une bien grande importance. En revanche, ce qui m’importe en tant que maman d’enfants expatriés, c’est que je dois essayer de garder notre culture vivante autant que possible. Et c’est vraiment un combat quotidien.

Je n’ai pas de solution idéale mais c’est décidé. Cet été, mes enfants passeront deux mois en France !!!

Avez-vous vécu ce genre de situations avec vos enfants expatriés ? Quelles solutions avez-vous envisagé pour retrouver un équilibre entre la culture du pays d'accueil et celle de votre pays d'origine ? Partageons nos experiences pour mieux vivre nos expatriations !

Note : une version similaire de ce post a aussi été publiée en anglais sur The Expat Expert blog.



[1] Le 15 février de chaque année, deux présidents américains sont célèbrés : Georges Washington et Abraham Lincoln.

mercredi 28 avril 2010

Rentrée des classes 2008

Deux septembre 2008 : mes deux petits bouts âgés de 5 ½ ans et 3 ½ ans font leur rentrée dans une école publique américaine. C’est une révolution totale pour elles. Ma grande entre en Kindergarten, l’équivalent de notre grande section de maternelle. Elle ne parle pas un mot d’anglais. Ma dernière qui avait fait sa rentrée à l’école maternelle française en janvier 2008 en toute petite section entre pre-school. Elle aussi ne comprend rien à la langue de Shakespeare. Les premières semaines, que dis-je les premiers mois sont difficiles. Je confie à ma voisine-amie irlandaise : « Mais qu’est-ce que je suis en train de faire à mes enfants ? ». « Du bien, du bien » me répondra-t-elle en substance. « Dans six mois, elles parleront français et anglais et ce sera pour la vie. », renchérit-elle.

Quatre mois plus tard, mon aînée avait fait de gros progrès de compréhension. Elle était capable de nous expliquer tout ce que disait la maîtresse et de nous relater des petites histoires de cours de récré. En mars 2009, elle s’exprimait clairement et participait très bien en classe. Pour la cadette, cela s’est avéré plus compliquer. Elle qui parlait et s’exprimait beaucoup en classe en France, ne pouvait plus le faire dans son nouvel environnement. Personne ne la comprenait. Elle était frustrée. Mais le déblocage a eu lieu au début du mois de février 2009. Elle avait beaucoup écouté et avait intégré tout ce qui se passait en classe. Un jour elle en a eu assez et elle a poussé le bouton sur ON.

Mon amie avait raison : sept mois après la rentrée scolaire, mes filles parlaient couramment l’anglais ! Yes, we can !

mardi 27 avril 2010

Bienvenue sur Expat Forever

Certains parlent du virus de l'expatriation. Personnellement, je préfère utiliser une formule plus gourmande et donc plus agréable. Selon moi, l'expatriation, c'est comme le chocolat : une fois qu'on y a gouté, on ne peut plus s'en passer ! C'est bien la raison pour laquelle j'ai souhaité appeler ce blog EXPAT FOREVER, car vivre à l'étranger ne serait-ce qu'une fois dans sa vie vous transforme à jamais. On ne voit définitivement plus la vie et les autres de la même manière après une telle experience.
L'expatriation suscite souvent des fantasmes chez les non-initiés. Quand j'explique mon mode de vie, les réactions sont du genre : "Oooohhh, quelle chance vous avez !!!" ou encore "Aaaahhh, quelle vie extraordianaire !!!". Certes, j'ai une chance extraordinaire de vivre ainsi, mais il faut bien avouer que cela n'est pas toujours évident au quotidien.
L'objectif de ce blog sera donc entre autre de démystifier l'expatriation, de partager mes réflexions, mes experiences et mes humeurs sur le sujet.

J'espère que ce blog sera un lieu de partage d'experiences et de conseils pour la communauté expatriée francophone d'ici (Chicago) et d'ailleurs.

Bienvenue sur Expat Forever et bonne lecture !




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