jeudi 27 juin 2013

Résultat du giveaway de Finding Your Feet In Chicago sur Amazon

Il y de cela quelques semaines, je vous ai parlé du giveaway de la version Kindle de Finding Your Feet In Chicago sur tous les sites Amazon. 

Les résultats sont tombés en début de semaine. Grâce aux cinq jours de promotion sur Amazon du 13 au 17 juin 2013, 134 exemplaires électroniques de Finding Your Feet In Chicago ont été téléchargés gratuitement depuis le site amazon.com (Amazon Etats-Unis). 

Si vous avez obtenu mon livre de cette manière, je vous serai reconnaissante de bien vouloir laisser un commentaire sur la page Amazon du livre expliquant ce que vous en avez pensé. Merci.

Partageons nos expériences pour mieux vivre notre expatriation. 

lundi 24 juin 2013

De tag en tag

Pour la première fois depuis la création d’Expat Forever, je me suis fait taguer au mois de mai par Isabelle du blog From Side to Side. Se faire taguer dans le monde de la blogosphère consiste à recevoir une invitation d’un blogueur pour répondre à une série de questions. 

Par le biais de son tag, Isabelle me propose :
- De  révéler 11 choses à mon sujet
- De répondre à 11 de ses questions
- De poser 11 questions à 11 blogueuses de mon choix.

Mes 11 révélations du moment

  1. Dans ma vie, il n’y a pas que l’expatriation.
  2. J’ai repris la course à pied et la natation …
  3.  … Mais j’ai abandonné les cours de Mandarin !
  4. Je suis végétarienne. Et ça me fait du bien. 
  5. Depuis que je vis à Shanghai, je n’aime plus vraiment cuisiner. 
  6. Mais gâteaux, tartes aux fruits et madeleines, je continuer toujours à en préparer.
  7. Je collectionne des carnets de notes que je remplie de mots, de listes et de dessins. 
  8. D’ici la fin de l’année, je réalise mon rêve de publier un livre illustré pour les gamins.
  9. A la rentrée 2013, je proposerai des ateliers d’écriture.
  10. Aux vêtements, je préfère m’acheter des chaussures.
  11. J’aime les couleurs vives : l’orange, le rouge, le violet. 

Mes carnets de notes de toutes les couleurs !

En savoir un peu plus sur moi en 11 questions


  • Quelle est ta saison préférée et pourquoi ?

J’aime le printemps quand il est bien installé et que la nature a repris ses droits.
J’aime l’été car je trouve que la vie est plus simple et plus belle quand il fait beau et chaud.
J’aime l’automne pour ces couleurs chatoyantes et parce que j’adore marcher sur les feuilles et les entendre craquer sous mes pieds.
Si on m’avait demandé quelle est la saison que j’aime le moins, cela aurait été plus simple !

  • Plutôt mer ou montagne ?

Plutôt mer, mais j’ai horreur d’aller à la plage ! J’aime regarder la mer parce que cela m’apaise.

  • Quel pays rêverais-tu de visiter ?

Le Chili. Olé !

  • Sur ta table de chevet, quel livre y a-t-il ?

Sur ma table de chevet on trouvera beaucoup de livres sur l’expatriation et / ou la vie à l’étranger. Peu importe le genre (romans, guides pratiques, mémoires, récits de vie ou autobiographies), ils ont tous en commun la vie à l’étranger, l’interculturalité, le rapport à l’autre. Par exemple, en ce moment, je termine Une odeur de gingembre d’Oswald Wynd et auparavant j’avais lu Le rapport de Brodeck de Philippe Claudel.
J’aime aussi les livres traitant des rapports familiaux. J’aime ainsi beaucoup lire Annie Ernaux et Delphine de Vigand. Dans la même veine, Les mots pour le dire de Marie Cardinale est un livre qui m’a beaucoup marqué.
Enfin, j’ai aussi une prédilection pour les livres associant des textes littéraires et des illustrations : les carnets de voyages, la littérature jeunesse illustrée, les romans graphiques etc. ... Dans ce domaine, j’aime des auteurs comme Shel Silverstein, François Place, Danny Gregory et Lizzie Napoli.

  • Ville, grande ville ou campagne ?

Ni tout l’un ni tout l’autre. Je crois que je suis faite pour le péri-urbain ! A cause de mon mode de vie, j’habite la plupart du temps dans de très grandes villes et j’ai parfois un peu de mal. J’ai besoin de verdure et de nature.

  • Es-tu à l'heure ou toujours en retard ?

J’aime la ponctualité, la mienne et celle des autres.

  • Quel est ton idole en chanson ?

Annie Cordy ... je plaisante. Je n’ai pas d’idole en chanson, j’ai plutôt des préférences musicales.

  • Quelle est ta marque de vêtements préférés ?

Je m’habille au hasard de mes trouvailles. J’aime bien avoir un jean Levis et de temps en temps je vais chez Benetton pour les couleurs. Je suis plutôt du genre uniforme : T-shirt – jean – ballerines.

  • L'histoire de ton blog ?

J’ai créé ce blog en avril 2010 afin de démystifier l'expatriation, le rôle de la femme expatriée et pour partager mes réflexions, mes expériences et mes humeurs sur le sujet. Ce blog est passé par différentes étapes. Il évolue avec moi. Il m’apporte beaucoup. Je ne regrette pas de m’être lancée dans cette aventure car je sens que c’est vraiment un format fait pour moi et mon mode de vie.

  • Où habites-tu ?

J’habite à Shanghai, en Chine.

  • C'était quoi ton rêve d'enfant ?

Je voulais être une artiste. Le premier métier que j’ai voulu faire (et dont je me souvienne) était créatrice de vitraux pour les églises, à cause de la beauté des couleurs. La vie m’a emmené bien loin de ce rêve d’enfant mais je le retrouve à travers mon goût pour le dessin et les illustrations.

Onze questions à 11 blogueuses


  1. Où habites-tu ?
  2. Ou rêverais-tu d’habiter et pourquoi ?
  3. En ce moment tu lis quoi ?
  4. Quel livre conseillerais-tu à tout le monde de lire ?
  5. C’était quoi ton rêve d’enfant ?
  6. Si tu pouvais changer quelque chose dans ta vie, ce serait quoi ?
  7. Si tu devais vivre sur une île déserte, quels sont les trois objets que tu emmènerais avec toi ?
  8. Pourquoi as-tu créé ton blog ?
  9. Quel est ton film culte ?
  10. Quelle est ta couleur préférée ?
  11. Quel est ton plat préféré ?
Et les 11 blogueuses taguées sont :
Sur un livre perchée, Bombay Magic, Merci pour le chocolat, Shanghai Poulettes, Hidden in France, Creative Expat, New York, la dolce vita, Active Mummy in Singapour, Points de vue d’une coccinelle, Desperate Expat, Poulettes à l’aventure.

Alors, vous en pensez quoi des tags de blogueuses ?

jeudi 20 juin 2013

Les expats dans le monde ...


Source : Feedbacq Blog

lundi 17 juin 2013

Une vidéo pour Finding Your Feet In Chicago

Cela fait plusieurs mois que j'en parle. Alors voilà, c'est fait ! Roulement de tambour, s'il vous plaît ! Voici ma première vidéo sur ce blog pour expliquer pourquoi j'ai écrit Finding Your Feet In Chicago - The essential guide for expat families, à qui il s'adresse et ce que vous y trouverez. 




Merci de diffuser et de me dire ce que vous en pensez en laissant un commentaire. 

Partageons nos expériences pour mieux vivre notre expatriation. 

lundi 10 juin 2013

Giveaway sur Amazon de Finding your Feet In Chicago

Giveaway de la version Kindle
de Finding Your  Feet  In Chicago

Dans le cadre de la promotion de mon livre Finding Your Feet In Chicago, j’organise un give away de la version Kindle de mon guide sur Amazon entre le 13 et le 17 juin 2013


Comment ça marche ? C’est très simple. Il vous suffit de vous rendre sur le site Amazon où vous avez un compte, de taper dans la barre de recherche le titre de mon livre Finding Your Feet In Chicago – the essential guide for expat families et de sélectionner la version Kindle de l’ouvrage. Si vous cliquez sur le bouton « Achetez » entre le 13 et le 17 juin 2013 (uniquement), vous obtiendrez mon livre entièrement gratuitement ! Cette offre est valable sur tous les sites Amazon.

Je vous rappelle que vous pouvez lire un livre Kindle sur une multitude de supports et pas seulement sur une liseuse Kindle mais aussi sur votre IPad (avec l’application Kindle pour Ipad), sur votre Iphone et même sur votre ordinateur !

Si vous avez obtenu mon livre de cette manière, faites-le moi savoir en me contactant à contact@writerforever.com et surtout écrivez ce que vous en avez pensé sur la page Amazon du livre ! Merci.

Crédit Photo : Véronique Martin-Place

jeudi 6 juin 2013

Pourquoi l’expatriation est une formidable aventure

L’entretien du mois de juin a été réalisé avec Adélaïde Russell, psychologue et spécialiste de l’expatriation en famille. Nous y avons abordé des questions de santé mentale en expatriation. Pour contrebalancer cet aspect plutôt noir d’un séjour long à l’étranger (dont il faut néanmoins avoir conscience dès le départ), j’ai eu aussi envie de vous expliquer pourquoi selon moi l’expatriation est une formidable aventure à vivre pour soi, son couple et sa famille.


L’expatriation est une formidable aventure pour son propre développement personnel

  • Elle permet de s’ouvrir à une voire parfois plusieurs cultures. Les facettes de cette ouverture sont multiples et sans fin. Il n’y a pas que l’apprentissage de la langue locale. A vous de découvrir votre nouvel environnement culturel à partir d’aspects qui sont au cœur de vos centres d’intérêts. Vous avez une passion pour la cuisine ? Pourquoi alors ne pas découvrir votre nouvel environnement par la cuisine locale et les traditions culinaires de votre pays d’accueil. La même idée peut s’appliquer à d’autres sujets qui sont au cœur de notre vie quotidienne et qui peuvent nous emmener très loin dans la découverte de l’autre et donc aussi de soi. Je pense à la religion, à la vie politique, à la santé mais aussi à des choses plus simples comme les vêtements (traditions et habitudes vestimentaires), le sport (les pratiques sportives locales qui peuvent être ancestrales), etc …
  • Elle permet une véritable introspection sur soi-même : quelles sont mes valeurs, mes principes, mes passions ? Dans le cadre de ce blog, je pense que cet aspect transpire. N’avez-vous pas remarqué à la lecture des interviews de conjoints d’expatriés combien sont nombreux ceux ou celles qui privilégient une passion et un mode de vie ? L’expatriation est un révélateur puissant de votre moi. 
  • Elle peut permettre aussi de diversifier ses compétences et de renforcer ses domaines d’expertise mais avec des techniques et des référents culturels nouveaux. Je vous entends me dire : donnez-nous des exemples ! Celui de Laurence Galambert, qui a créé Easy Social Media est selon moi exemplaire. Marketeuse de formation, elle a découvert en profondeur les réseaux sociaux lors de son séjour américain et en a fait sa valeur ajoutée auprès des petites entreprises et des auto-entrepreneurs français. 

L’expatriation est une formidable aventure pour son couple

  • Si le départ est une décision commune, la préparation du projet rapproche les protagonistes : prises de décisions communes, recherche d’information en équipe, repérages des lieux à deux (voire avec les enfants dans le meilleur des cas) sont autant de moments qui renforcent la communication au sein du couple. Un élément essentiel et facilitateur pour le bon déroulement de l’expatriation. 
  • Elle permet de rompre avec le train-train quotidien. L’expatriation est l’occasion d’élaborer des projets de voyages ou de sorties afin de découvrir son nouveau pays d’accueil. Ces évènements sont l’occasion de construire des souvenirs en couple et en famille. Souvenirs que l’on pourra mobiliser dans les moments de spleen ou à l’occasion d’un nouveau départ pour motiver le couple ou la tribu. 
  • Au final, l’expatriation permet de renforcer ses engagements initiaux de couple, surtout si dès le départ chacun des protagonistes à bien formuler ses attentes et ses objectifs tant personnels que familiaux et professionnels. Le couple forme alors une équipe qui à toute les chances d’être gagnante. 

L’expatriation est une formidable aventure pour sa famille

  • L’expatriation est un moment de recentrage sur soi et son développement personnel. Mais elle est aussi souvent l’occasion de se concentrer davantage sur sa famille et notamment ses enfants, surtout du point de vue du conjoint accompagnateur. S’il menait une vie trépidante de parent actif, il peut enfin se poser pour profiter, s’occuper et écouter ses enfants. Ces derniers en sont souvent très heureux. 
  • L’expatriation est souvent l’occasion pour les couples de fonder une famille en attendant son premier enfant ou en l’élargissant. Ces heureux évènements sont aussi des occasions de se frotter à d’autres cultures parentales, a d’autres manières d’éduquer sa progéniture, rendant ainsi la famille expatriée unique en son genre.
  • L’expatriation resserre aussi les liens de la famille au sens étroit du terme (le couple parental et ses enfants) à la manière des clans. Elle rend le noyau dur familial indépendant : on prend l’habitude de ne compter que sur ses membres car on n’a plus le réseau amical et familial du pays d’origine (du moins au début) ; on se créé ses propres traditions familiales, ses rituels annuels, ses propres codes culturels, que l’on adapte en fonction des pays. La famille devient une tribu ouverte sur l’altérité car en recherche de constante compréhension de la société d’accueil. 

Et vous, qu’en pensez-vous ? Quel est votre vécu en tant que personne, couple et famille expat ? En quoi pensez-vous que l’expatriation est une formidable aventure ou pas ? Partageons nos expériences pour mieux vivre notre expatriation. 

Crédit photo : Free Digital Photos

lundi 3 juin 2013

Interview d’Adélaïde Russell sur la santé mentale en expatriation

Adélaïde Russell

Une fois par mois, Expat Forever vous propose de rencontrer une femme expatriée, un expat auto-entrepreneur ou parfois les deux en même temps afin de mieux comprendre la vie au quotidien en expatriation. Ces interviews démontrent que l’on peut être un conjoint d’expatrié et se réaliser professionnellement et personnellement. 


Ce mois-ci, la donne est un peu différente puisque j’ai rencontré Adélaïde Russell qui bien que n’étant pas entrepreneur au sens strict du terme a parfaitement réussi à concilier son parcours de conjointe accompagnatrice avec des objectifs professionnels ayant du sens pour elle. 

Adélaïde est psychologue et l’auteur de deux livres sur l’expatriation écrits en collaboration avec Gaëlle Goutain. Elle nous retrace son parcours avant de répondre à des questions sur le thème de la santé mentale en expatriation

Expat Forever : Bonjour Adélaïde. Pouvez-vous, s’il vous plaît, retracer votre parcours professionnel et de conjointe d’expatrié ? 

Adélaïde Russell : Après la fin de mes études en psychologie finalisées par un mémoire sur le thème de l’exil chez des migrants maliens en France et l’analyse de ces parcours de vie réussis à travers le mécanisme de réparation, j’ai travaillé pendant un an et demi au service recrutement d’Air France. Puis j’ai fait le choix de suivre l’homme de ma vie et nous avons enchaîné les pays : l’Ecosse, le Venezuela, la Malaisie et deux fois les Etats-Unis et la France. Très investie dans l’identité de ma profession de psychologue qui fait partie intégrante de ma lecture du monde, j’ai toujours eu des activités professionnelles. Certes les cadres et contextes ont variés en fonction des aménagements nécessaires dus aux contextes variés, mais j’ai veillé à avancer dans ce domaine. Les rencontres humaines sont le grand cadeau de la vie d’expatrié : j’aime travailler en collaboration et ainsi découvrir de nouveaux potentiels et mettre des projets en place. Avec Marine Skowronski nous avons monté un point écoute pour des consultations psychologiques au sein d’un lycée français à l’étranger, avec Gaëlle Goutain nous avons beaucoup réfléchi et rédigé deux livres sur les enfants et le conjoint expatrié. Actuellement avec Blandine Mugnier nous préparons des ateliers pour les nouveaux venus à Houston que nous animerons à la rentrée. Psychologue française, j’exerce en tant que life coach aux Etats-Unis notamment via des vidéo consultations au sein de Tele-psy une plateforme de télémédecine rattachée à Eutelmed, une société innovante en santé mentale située au sein d’un hôpital parisien. La prise en charge de situations dramatiques ou simplement négatives pour les personnes qui les vivent porte mon intérêt vers la prévention. Les outils et les professionnels existent mais doivent être davantage valorisés par la société française. Il y a encore tellement de choses à faire dans ce domaine ! C’est ce que j’exprime sur mon site Expat Famille

EF : Selon vous, en quoi l’expatriation peut-elle être un risque pour la santé mentale des expatriés ?

AR : La première thématique au cœur d’une situation d’expatriation est clairement l’identité. Comment face à l’inconnu je me ressens bien être moi et je me sens capable de puiser dans mes ressources personnelles pour effectuer tous les ajustements et apprentissages nécessaires ? Comment en partant vivre ailleurs je peux utiliser la nouveauté pour évoluer au plus proche de ce que je souhaite être ? L’expatriation accélère les changements identitaires, encore faut-il pouvoir intégrer positivement en soi cet aspect… La deuxième grande thématique touche au relationnel : la difficulté de quitter (faire le deuil des lieux et des liens), le manque ressenti face à l’absence des êtres chers, le défi de recréer de nouveaux liens affectifs satisfaisants. L’expatriation, dans son aspect de rupture, peut mettre à mal les ressources affectives nourries par les relations et fragiliser la personne.

EF : Quels sont les facteurs déclenchant d’un sentiment de mal-être en expatriation ?

AR : Il y en a plusieurs suivant les personnalités mais indéniablement le premier est le stress : gérer des bouleversements dans un contexte et lieu inconnus au départ, puis s’adapter de manière constructive à sa nouvelle vie demande un recentrement intense sur soi et ses capacités. Le sentiment de continuité de soi et la solidité des repères internes sont des atouts qui sont mis à mal lors des périodes de transition. Le salarié lors de la prise de poste, le conjoint qui accompagne lorsque c’est le cas, les enfants, la famille comme entité, tous sont mis sous tension les premières semaines et/ou mois suivant l’arrivée. Il y a tellement d’efforts à faire pour retrouver le fil de sa vie ! Après la période intense d’installation, un sentiment de nostalgie de ce qui a été quitté, un vide ressenti face à ce qui a été laissé émerge. C’est le travail de deuil qui fait son œuvre, une déprime autour de cette période est très saine, on sait bien qu’il n’est pas possible d’être tout le temps heureux ! En revanche un sentiment dépressif envahissant qui freine toute action est alarmant et doit être pris en charge. 
Il faut aussi parfois faire face à des événements extérieurs à soi qui font partie de la vie mais qui peuvent accentuer un vécu négatif (un ressenti de culpabilité face à l’éloignement des parents vieillissants par exemple). De forts décalages culturels en fonction des pays d’accueil, des conditions intenses de sécurité au quotidien peuvent également être des facteurs déclenchant de malaise en fonction de la personnalité du sujet. Le registre des événements dramatiques impromptus (sécuritaires, climatiques, économiques, politiques, médicaux, professionnels) qui surgissent peuvent être source d’un vécu traumatique qu’il va falloir prendre en charge et soigner.

EF : Quels en sont les symptômes ?

AR : Lors de la phase d’installation, en plus de retrouver un équilibre au niveau familial, chacun à sa propre problématique à gérer et requiert une attention particulière. Le risque d’incompréhension envers les difficultés de l’autre est présent, les conflits sous-jacents éclatent plus facilement. Le stress ressenti permet de mobiliser une grande énergie face à tout ce qui est à réaliser et à intégrer mais le corps peut parfois exprimer un trop plein. Peuvent surgir alors des troubles des grandes fonctions (sommeil, alimentation…), des somatisations qui peuvent s’accompagner d’une forte anxiété, des ressentis de colère... C’est une période très excitante de découverte, le sujet est en pleine réceptivité qui peut être alliée à une sensibilité accrue, il faut savoir prendre soin de soi et se ressourcer ! L’épisode de nostalgie qui suit en général malgré son aspect peu agréable à vivre est bon signe si la tristesse ressentie reste modérée. 
Lorsque le réseau social quitté manque trop et qu’il y a une difficulté à en reconstituer un autre ou à s’insérer, en fonction des personnalités, on peut aussi voir apparaitre l’expression de conduites de fuite (alcool, travail ou écrans). La vigilance de l’entourage doit être présente pour qu‘elles n’aillent pas dans le sens d’une addiction. Sinon, durant la vie quotidienne, au contact des gens, des coutumes du pays et du nouveau mode de vie, l’expatrié change et enrichit ses différentes identités. Les nouvelles relations et expériences augmentent la palette de ses références et font évoluer son appréhension de la vie, en général vers une plus grande ouverture d’esprit.

EF : Y a-t-il des personnes qui sont plus à risque que d’autres ?

AR : Heureusement que la population est composée de personnes singulières avec des personnalités diverses et des histoires de vie variées. C’est ce qui fait le sel de la découverte de l’autre et des partages relationnels. Cela veut dire aussi que chacun a des ressources personnelles différentes pour gérer telle ou telle difficulté. Sur le versant personnel, les personnes qui sont moins connectées avec leur vie intérieure et leur moi intime, celles qui ne sont pas assez actrices de leur vie, celles qui n’ont pas assez identifié leurs points forts ainsi que leur projet de vie peuvent être plus vulnérables face à de grands bouleversements de vie. La flexibilité de la personnalité joue également, car trop de rigidité accompagnée de résistance au changement freine fortement l’adaptation. Si l’inconnu est perçu comme une menace, l’adaptation se fera dans la douleur. L’autre versant, le relationnel, prouve que la solitude fragilise, les personnes qui ne vivent pas de relations nourrissantes et se sentent affectivement isolées peuvent être davantage fragilisées. Suivant la qualité et la solidité de la vie intérieure et celle du réseau social, le fait de se retrouver dans un contexte de vie différent peut s’avérer plus ou moins compliqué.

EF : Pourquoi ?

AR : Dans l’échelle des événements de vie partir vivre à l’étranger est reconnu comme une réelle source de stress bien que paradoxalement cela fasse partie des événements à connotation heureuse. Quand le contexte de vie est différent il faut pouvoir compter sur soi et sur les relations entretenues avec les personnes proches pour trouver l’élan de réaliser le plus de choses positives possible. Un réseau social qui va encourager la constitution de projets divers est un support indéniable de réussite. 

EF : Que peut-on faire pour prévenir de telles situations de mal-être en expatriation qui peuvent conduire à des échecs et à des retours anticipés ?

AR : Tout d’abord il est bien connu qu’il faut éviter de partir dans une dynamique de fuite des problèmes actuels. Ils risquent de resurgir plus violemment encore lorsque l’on se retrouve loin de son contexte de vie habituel. L’illustration classique et malheureusement trop fréquente est le taux de divorce très élevé chez les expatriés. Par conséquent une mise à plat via une préparation est toujours bénéfique. Prendre le temps d’être à l’écoute de soi, de ses envies, de ses craintes, de ses renoncements et de ses projets positionne en tant qu’acteur et permet d’aller dans le sens d’une réalisation satisfaisante. Ensuite partir seul, en couple ou en famille, demande de soigner ses relations, avec ceux qui restent mais aussi avec ceux qui font partie de l’aventure lorsque c’est le cas. Faire alliance autour de ce projet de vie à l’étranger, considérer chacun comme un acteur à part entière de cette expérience de vie (adultes et enfants) impulse une dynamique positive au sein du groupe familial. Tout cela se prépare entre soi mais aussi avec le support de professionnels lorsque l’on souhaite se donner le maximum de moyen pour réussir l’expatriation et rebondir au plus près de ses envies.
Les préjugés sur la situation des expatriés sont encore trop vivaces en France : ce n’est pas parce que l’on part vivre à l’étranger dans des conditions matérielles confortables que tout est facile… Tout expatrié qui part devrait être préparé, les représentations au sein de la société française doivent évoluer à ce niveau, je vois trop d’expatriés pour la première fois qui payent ensuite émotionnellement le prix fort de n’avoir pas été accompagnés à ce changement de vie. 

EF : En cas de mal-être profond d’un membre de la famille dans le cadre d’une expatriation, que faut-il faire ou au contraire que faut-il ne pas faire ?

AR : La vie tout court révèle des surprises et des rebondissements et toute personne peut être amenée à traverser une épreuve. Que les causes soient intrinsèques (en soi) ou viennent de l’extérieur, expatrié ou non, chacun a des moments dans sa vie qui peuvent nécessiter un support (amical, médical, psychologique). Pouvoir diagnostiquer le degré de profondeur du mal-être permet d’apporter l’aide adaptée surtout en cas de prise en charge médicamenteuse nécessaire, dans le cas d’une réelle dépression par exemple. En règle générale lorsque l’on voit un proche qui ne va pas bien, des moments d’échange et de rapprochement sont tentés afin de comprendre l’étendue du problème et de saisir la motivation de l’autre à être aidé. Un déni face à la détresse mentale d’un proche est certainement à éviter !

EF : En fonction de son pays de résidence, il n’est pas toujours facile d’être pris en charge localement par un expert dans sa langue maternelle. Quelles sont les solutions alternatives s’il en existe ?

AR : La télémédecine se développe et permet de consulter dans sa langue, ce qui est un point primordial lorsque le besoin d’un soutien psychologique ou d’un accompagnement se fait sentir. Je peux recommander le système de vidéo consultations mis en place par Tele-psy pour les expatriés francophones qui propose un panel de professionnels psychologues et/ou coachs et offre toutes les garanties déontologiques nécessaires pour ce genre de démarche (choix du thérapeute, messagerie sécurisée). Cela se révèle un outil très intéressant pour pallier le manque de professionnels localement. 

EF : En conclusion, souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

AR : Oui, je voudrais dire que sans négliger les risques issus de la situation d’expatriation, j’ai tendance dans ma réflexion et mes écrits à mettre en avant les aspects constructifs qu’il est possible de retirer d’une telle expérience. Les opportunités de croissance personnelles, familiales, professionnelles et financières au cours d’une expatriation ainsi que le potentiel de réalisation sont aussi à partager et valoriser ! 

EF : Merci Adélaïde pour votre collaboration. 

Pour aller plus loin, je recommande vivement la lecture d’un article très positif qu’Adélaïde a écrit pour Femmexpat sur la vie de famille en expatriation, mon billet intitulé Pourquoi l'expatriation est une formidable aventure, ainsi que les deux ouvrages d’Adélaïde rédigés en collaboration avec Gaëlle Goutain :
  • Gaëlle Goutain, Adélaïde Russell, Conjoint expatrié. Réussissez votre séjour à l’étranger, L’Harmattan, 2011
  • Gaëlle Goutain, Adélaïde Russell, L’enfant expatrié. Accompagner son enfant à travers les changements liés à l’expatriation, L’Harmattan, 2009

Crédit photo : Adélaïde Russell
Derrnière mise à jour : 7 juin 2013

Partageons nos expériences pour mieux vivre notre expatriation au quotidien.
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