mercredi 10 novembre 2010

Interview d'expat : rencontre avec Nathalie Spampinato

Une fois par mois, Expat Forever vous propose désormais de rencontrer une femme expatriée, un expat entrepreneur ou parfois les deux en même temps afin de mieux comprendre et d’appréhender la vie au quotidien en expatriation. 
Pour commencer cette série d’entretiens, j’ai rencontré Nathalie Spampinato, artiste peintre qui vit à Chicago depuis 2006. Retrouvez-la sur son site Spampinato Artwork pour admirer ses toiles. 

Expat Forever : D’où êtes-vous originaire ?
Nathalie Spampinato : Je suis née et ai grandi à Etampes, dans le sud de la région parisienne.

EF : Est-ce votre première expatriation ?
NS : Oui.

EF : Où vivez-vous à Chicago ?
NS : Au nord de Chicago, à la limite de Lincoln Park et de Lakeview. Un quartier très agréable, voire privilégié.

EF : Depuis combien de temps y vivez-vous ?
NS : Je vis à Chicago depuis un peu plus de trois ans.

EF : Est-ce que vous avez déménagé seule ou en famille?
NS : J’ai suivi mon mari avec les enfants.

EF : Pourquoi avez-vous déménagé?
NS : Mon mari est venu créer la filiale de sa société française, ici à Chicago en 2006.

EF : Est-ce que vos enfants se sont adaptés facilement à ce nouvel environnement ?
NS : Ce fut un choix familial mais il faut bien avouer que les deux premières années furent difficiles pour tout le monde. Les enfants ne parlant pas anglais et moi l’anglais scolaire (britannique), cela a demandé beaucoup d’efforts et de ténacité à toute la famille mais aujourd’hui nous sommes ravis.

EF : Que faites-vous dans la vie ?
NS : Je suis artiste peintre. J’étais graphiste en France avant d’avoir mes enfants. J’ai fréquenté très jeune des ateliers, notamment la fameuse « école d’Etampes » où j’ai été élève pendant plusieurs années de Philippe Lejeune qui m’a enseigné le dessin et la peinture académique et de Patricia Legendre qui m’a enseigné très tôt la gravure taille douce (aquatinte, eau-forte). J’ai aussi fait de la poterie et des émaux. Ensuite, j’ai fait l’école d’art et d’industrie graphique Estienne à Paris où j’ai fait de la gravure relief, et où j’ai appris le métier d’illustrateur et de graphiste. J’ai exercé ce métier pendant une dizaine d’années avant d’avoir mes enfants. Sans vraiment complètement abandonner mon métier et le dessin, j’ai repris sérieusement la peinture après dix ans passés entre mes enfants et la création et la gestion d’une entreprise avec mon époux dans un domaine complètement différent, l’architecture audio-visuelle.
Aujourd’hui donc poussée par des amis, la passion et les commandes, je peins (aquarelles, acryliques).

EF : Est-ce qu’il a été difficile d’obtenir un permis de travail ? 
NS : Le visa de mon époux me permet de travailler, aussi avec l’aide d’un avocat j’ai rempli un dossier de demande de permis de travail qui m’a été délivré sous quelques semaines.

EF : Quels sont vos projets professionnels ? 
NS : J’ai récemment créé une LLC afin de pouvoir commercialiser mes œuvres et des produits dérivés (cartes, prints, tapis de souris, etc.) ainsi que proposer mes services en tant que graphiste. J’ai réalisé moi-même mon site web Spampinato-artwork car c’est aujourd’hui un outil indispensable pour se faire connaître et crédibiliser ce que l’on fait. Je rencontre beaucoup de gens et participe à des expositions d’art (Art Faires, marché français, etc. …). J’espère pouvoir rapidement intéresser des revendeurs pour les produits dérivés de mes peintures sur Chicago et pourquoi pas une galerie. J’organise le 15 novembre 2010 une exposition en collaboration avec une artiste bresilienne résidant aussi à Chicago.

EF : Qu’est-ce que vous appréciez le plus à Chicago ? Que pensez-vous de la qualité de vie dans cette ville ?
NS : J’apprécie particulièrement la lumière qu’il y a toute l’année à Chicago et pour un artiste c’est une chose très importante. Ensuite, les Chicagoans sont des gens vraiment chaleureux et accueillants. Sentiment que je n’ai pas ressenti aussi fort ailleurs aux Etats-Unis.
C’est une ville où il fait bon vivre. C’est une grande ville mais à échelle humaine. On y circule très facilement en vélo, en transport en commun. Les taxis sont nombreux et très abordables. Côté alimentaire aucun souci, on y trouve de tout, même des produits français. On peut acheter des aliments de qualité, bio parfois directement aux producteurs sur les petits marchés l’été. Grâce au lac, on n’a pas du tout de sensation de pollution comme on peut le subir en région parisienne où dans certaines villes de France. 

EF : En tant qu’artiste, pensez-vous être plus créative ici qu’en France ? Pourquoi ?
NS : Je ne sais pas dire car il y a eu comme une grande pause, j’ai vieilli et le contexte est complètement différent. Par contre, une chose est certaine, Chicago est pour moi une grande source d’inspiration. Je ne me lasse pas de cette ville et de ses habitants. L’art y est présent à chaque coin de rue. Il y a beaucoup d’artistes. Je ne ressens aucun esprit de compétition. Au contraire, il y a un esprit d’ouverture, d’échange d’idée, beaucoup de liberté de création. Ici, je ne trouve pas l’art aussi snob et intellectuel qu’en Europe. 

EF : Y a-t-il des aspects négatifs? Qu’est-ce qui vous manque le plus par rapport à la France professionnellement ?
NS : Je ne dirai pas négatif, c’est un mot que j’essaye de rayer de mon vocabulaire. J’ai appris une chose ici : être positive !
Ce qui me manque le plus, c’est l’aisance de communication à cause de la langue qui me ralentit dans mon évolution. Je suis quelqu’un de timide. J’ai réussi à combattre ma timidité mais elle est revenue au galop face à l’obstacle de la langue. J’y travaille et progresse chaque jour mais cela a ralenti ma progression. Et j’aime que ça aille vite car je veux toujours faire beaucoup de choses !!

EF : Est-ce qu’il est facile pour un artiste expatrié de rencontrer d’autres professionnels ? 
NS : Oui, il y a pas mal d’artistes dans la communauté française, c’est une excellente passerelle pour rencontrer les artistes américains.

EF : Que conseillerez-vous à d’autres femmes qui souhaiteraient s’expatrier aux Etats-Unis et à Chicago en particulier ?
NS : De profiter au maximum de tout ce qu’offre la ville, d’aller vers les autres sans hésiter car les gens à Chicago sont accueillants et ne pas s’effrayer des températures annoncées pour l’hiver, on y survit. Il fait froid certes mais la ville est tellement belle !!

EF : Merci Nathalie !

Partageons nos expériences pour mieux vivre notre expatriation. 

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