lundi 8 novembre 2010

"Serial" expat et adaptation

Voici deux ans que je vis à Chicago. J’entame donc la troisième année dans cette magnifique ville du Midwest américain. Cela aurait du être la dernière car généralement nous faisons toujours des séjours de trois ans à l’étranger. Mais nous avons appris avec bonheur que nous resterons un an de plus. Enfin, un peu plus de stabilité pour notre famille. J’apprécie vraiment de pouvoir rester un an de plus ici car comme je l’explique souvent aux gens qui me pose la sempiternelle question : « combien de temps restez-vous dans un pays », trois ans cela passe très vite. 

La première année est celle de la découverte de la ville, du pays, de la culture locale. 
La deuxième, si l’on aime le pays où l’on se trouve, est celle de l’équilibre retrouvé, on se sent à l’aise et des amitiés se tissent. 
La troisième année, est très rapidement celle du départ. On commence à penser au prochain poste. Et six mois avant le jour j, on est déjà partie d’une certaine manière, parce qu’il faut commencer à planifier le déménagement, trouver une école, commencer à découvrir à distance le nouveau pays, apprendre une nouvelle langue
Finalement, il y a toujours une année où l’on est entre deux pays : les 6 derniers mois d’un poste, on est encore là mais on se projette dans l’autre pays, donc on y est plus vraiment ; les 6 mois suivants on est dans le nouveau pays, on le découvre mais il y a toujours des réminiscences matérielles ou immatérielles de l’ancien pays qui se rappellent à vous. 

Rester un an de plus ici, va donc me permettre de savourer en quelque sorte une deuxième deuxième année. Je vais pouvoir peaufiner des projets que j’aurais du terminer sous la pression du départ et renforcer des amitiés naissantes. Car l’un des problèmes récurrents de l’expatriation, notamment pour le conjoint accompagnateur, c’est notre capacité à se récréer un réseau social et amical le plus rapidement possible. Or ce genre de relation ne se construit pas dans un claquement de doigt. C’est ce que je trouve le plus difficile dans ce mode de vie de « serial » expat. En effet, je me suis rendue compte que c’était souvent à la fin de la deuxième année de mon séjour que je rencontrais « la copine » avec qui j’avais des atomes crochus. 

Les deux questions sous-jacentes à ce post sont donc les suivantes : 
1/ Combien de temps faut-il pour se sentir à l’aise dans un nouveau pays ?
2/ Quelle est la durée idéale d’une expatriation ?

Selon moi, il faut deux ans. Deux ans pour faire plus ou moins le tour de toutes les questions et de tous les événements inattendus pouvant émerger au sein d’une famille expatriée. C’est pourquoi, je pense que la durée idéale d’un séjour d’expat est de 4 ou 5 ans maximum si l’ensemble de la famille vit positivement l’expatriation dans le pays concerné. Si au bout de ce délai, on est toujours là, c’est qu’on s’est installé définitivement et l’on est plus vraiment un expat (dans ma conception du terme) !!! 

Et vous, combien de temps vous a-t-il fallu pour vous adapter à votre pays d’expatriation ? Partageons nos expériences pour mieux vivre notre expatriation.

4 commentaires:

  1. Au seuil de notre 3ème année au Japon, je dirais, sans généraliser, qu'il faut bien une année (scolaire) pour construire un nouveau réseau social, connaître les bonnes adresses et installer une certaine routine.
    Bien sûr, de nombreux facteurs entrent en jeu à commencer par notre personnalité, l'organisation locale de l'entreprise mandataire, le profil de la communauté expat, le tissus urbain et les enfants (avec ou sans).
    La durée idéale d'une expatriation ? Difficile à dire mais 4 ans me semble une bonne période en effet.

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  2. Bonjour In Japan, et merci beaucoup pour votre commentaire. Effectivement, il est difficile de donner une reponse ideale, car cela depend de tellement d'elements que l'on ne maitrise pas toujours. Mais je trouve que la deuxieme annee est toujours la meilleure.
    A tres bientot sur Expat Forever.

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  3. Cela depend aussi de votre conjoint: pour moi elle est asiatique donc l'integration a Singapour a etait plus simple (je ne parle pas du tissus social).

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  4. Merci Mathieu pour cette remarque tres judicieuse. Effectivement, si le conjoint est originaire du pays, cela aide beaucoup. Il y a a priori sa famille et ses amis qui peuvent aider en cas de besoin.
    Dans le contexte d'une expatriation ou les deux conjoints debarquent, il faut souvent tout construire. Il n'y a pas de back-up en cas d'urgence avec les enfants par exemple, et on ne peut compter que l'un sur l'autre s'il y a un probleme, surtout au tout debut de l'expatriation.
    A bientot sur Expat Forever.

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