mercredi 22 février 2012

La guerre des mères est relancée …


Dans un article au titre provocateur « Why French Parents are Superior » publié sur le site du Wall Street Journal, Pamela Druckerman explique pourquoi les petits français sont si polis et bien élevés, contrairement aux petits américains. 

Pamela Druckerman, journaliste, mère de trois enfants vivant à Paris, vient de publier Bringing Up – One American Mothers Discovers the Wisdom of French Parenting aux éditions Penguin. Après Amy Chua et son Battle Hymn of the Tiger Mom sorti fin 2011, c’est cette fois une américaine, qui relance le débat sur le modèle américain d’éducation des enfants. 

Dans son article du WSJ, elle dégage quatre points clefs qui résumeraient le modèle français d’éducation parental et rendrait ainsi les parents français plus efficaces et épanouis que les américains :
  • les français sont impliqués dans leur vie de famille et notamment auprès de leurs enfants sans que pour autant tout ne soit centré exclusivement autour d’eux. 
  • ils leur apprennent dès leur plus tendre enfance la patience.
  • ils leur inculquent les notions d’autonomie et d’indépendance. 
  • l’autorité est un concept clef du modèle français d’éducation parental. 

Tout cela ferait des petits français des enfants modèles ne faisant pas de caprices, mangeant du brocoli et des haricots verts sans rechigner et disant s’il vous plait – merci – bonjour et au revoir Madame sans qu’on ait à le leur demander. Je peux vous garantir qu’il arrive aussi aux enfants français de faire des caprices et de ne pas manger de légumes. Ce n’est pas une question de nationalité. Je crois qu’il faut aussi distinguer les comportements des enfants en public et en privé, autrement dit dans l’antre de la famille, au cœur de la fratrie. Une fois la porte d’entrée de la maison fermée, les enfants ne se comportent pas toujours de manière aussi policée. 

Vivant aux Etats-Unis depuis presque quatre ans, je pense pouvoir me permettre de comparer les deux modèles d’éducation parentale. Après tout, je vis la situation inverse de Pamela Druckerman : elle est une mère américaine insérée dans le système français ; je suis une mère française intégrée dans le système américain. Et bien que je sois plutôt d’accord avec ce qu’elle écrit, je ne pense pas qu’un modèle soit meilleur que l’autre. Chacun a ses avantages, ses défauts et ses excès. Il n’y a pas de parents parfaits ou supérieurs. Je crois que des deux côtés de l’océan, on fait juste du mieux que l’on peut avec les moyens que l’on a. Bref, tout le monde bricole, teste, se trompe et avance du mieux qu’il le peut. Par exemple, j’apprécie énormément le positive thinking américain à l’égard des enfants. Ces derniers sont quotidiennement encouragés dans toutes leurs activités, quel que soit le résultat. Ainsi, les enfants ont plus confiance en eux engendrant ainsi une dynamique positive notamment dans le contexte scolaire. C’est un élément qui fait énormément défaut en France non seulement à l’école mais aussi dans le contexte familial. En France, on aura tendance à commencer par critiquer et à pointer du doigt les erreurs. Bref, c’est toujours « Peut mieux faire ! »

Ainsi en tant que maman, j’intègre plus les encouragements sans pour autant tomber dans l’excès. Forcément, je suis française ! Mais c’est un des aspects du modèle américain que j’apprécie et que j’essaie d’appliquer plus souvent. 

Pour aller plus loin :

- Why French Parents Are Superior de Pamela Druckerman sur le site du WSJ.

- Les bienfaits de l’éducation à la baguette de Guillemette Faure sur le site Le Magazine du journal Le Monde. 

Et vous, qu’en pensez-vous ? Le modèle d’éducation parental français serait-il meilleur que l’américain ? Partageons nos expériences pour mieux vivre expatriation. 

6 commentaires:

  1. Complètement d'accord ! J'ai lu l'article du Washington Post qui parlait de livre il y a deux semaines, et même si les anecdotes sont assez bien vues, je pense que l'on ne peut pas décréter qu'un modèle d'éducation est meilleur qu'un autre aussi simplement. Je trouve moi aussi que les encouragements et le positive thinking sont des atouts énormes aux US. En revanche, en vivant ici à Chicago, en faisant mes courses, en écoutant et en observant l'attitude des mères américaines, je suis forcée de constater que les enfants n'ont pas beaucoup de limites, et sont un peu des enfants rois ... Je ne dis pas que cela n'existe pas en France, mais ici, il me semble que c'est plus fréquent aux US. Franchement, quand je vois une mère littéralement "négocier" avec son enfant de 3 ans dans une allée de supermarché, pour lui expliquer pourquoi elle ne peut pas lui acheter de bonbons aujourd'hui, j'hallucine ! Je ne comprends pas pourquoi elle le considère comme un égal, comme un adulte, alors qu'elle pourrait simplement dire NON. D'un autre côté, les mêmes mères vont encourager leurs enfants quelques années plus tard à gagner leur 1er dollar en vendant de la limonade faite maison devant la maison, ce que des parents français ne feraient jamais et c'est bien dommage ! Par ailleurs, je trouve que les adolescents américains sont pour la plupart 1-plus polis, 2-plus respectueux, 3-plus autonomes que les adolescents français. A quel moment la transition entre enfant-roi et ado autonome se fait-elle ? Je ne sais pas, mais je trouve que c'est un sujet passionnant !
    Cécile, une française de Chicago

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Cecile,
      merci pour votre commentaire. Pour les ados, je n'en frequente pas encore beaucoup vu l'age de mes filles ... Donc, je ne peux pas dire.

      Supprimer
  2. Bonjour,
    Je m'apprêtais a commenter ceci: On m'a récemment offert le livre suivant: "French Children Don't Throw Food", avant de m'apercevoir qu'il s'agit en fait du même livre, publié sous un titre différent en Grande-Bretagne. Cela aussi, en soit, est intéressant. Les maisons d'édition britanniques auraient-elles peur de mentionner une quelconque supériorité française et préfèrent insister vers le coté comique? Je tiens a préciser que je n'ai pas encore lu ce livre, on me l'a offert plutôt pour me faire une blague! Je n'ai pas d'enfants (yet!) mais je suis française, installée en Ecosse et mariée a un Ecossais, donc tous ces sujets sur la vie d'expat, exposer les enfants au bilinguisme, aux cultures etc.. m'intéressent. J'ai découvert ce blog récemment et j'ai tout de suite eu envie d'y commenter. Alors merci et au plaisir de lire vos prochains articles! Mélanie

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Melanie,
      eh oui, ce sont les memes livres mais le titre et la couverture sont differents. Une jolie nappe facon confiture bonne maman pour la version britanique, alors que pour la version americaine, j'ai l'impression de voir une enveloppe "airmail". C'est tout l'art du marketing. Tout cela est bien pense, tout comme l'article au titre provocateur dans le Wall Street Journal qui n'est autre que l'ancien employeur de l'auteur.
      Merci pour votre commentaire qui me fait tres plaisir. A tres bientot donc sur Expat Forever.

      Supprimer
  3. J'ai lu un résumé de ce livre dans The Week, journal périodique anglais, et je suis étonnée après avoir lu votre article de constater que j'étais immédiatement d'accord avec l'argument principal du livre - que les enfants francais sont en général mieux élévés! Peut-être est-ce juste à force de constater autour de moi des parents francais plus stricts que leurs homologues anglais... je ne suis pas sure. En tout cas l'éducation a travers les cultures différentes est un sujet intéressant à débattre!

    RépondreSupprimer
  4. Bonjour Charlotte Ecosse,
    merci pour votre commentaire. Oui, un sujet tres interessant et qui fait debat.
    C'est bien pour cela que j'ai appele mon article "La guerre des meres est relancee ..." car c'est le deuxieme livre en deux ans qui remet en cause le modele d'education americain et surtout le statut de la mere americaine qui est un des piliers de la societe americaine.
    A bientot sur Expat Forever

    RépondreSupprimer

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...